Lundi 10 décembre 2007 à 11:16

                                                          


 



                                      Le matin, il me manque à gauche une odeur. Celle que j'ai eu la maigre habitude de cotoyer pendant un an. Je me blotissais sur l'épaule confortable, je me rendormais lentement sur le bras bouillote. Le matin, à ma gauche, il me manque deux petits yeux à moitié ouverts qui racontent une histoire, qui chuchotent les rêves de la nuit passée mais qui disent aussi j'ai encore sommeil mais approche toi. Il me manque aussi à gauche, tout près, une chose qu'on a bien trop de mal à définir tant il y a de minuscules détails qui la construisent. Certaines mauvaises langues pensent que c'est une invention sogronue qui date de Matusalem pour croire que l'on compte plus que tout pour quelqu'un, ou bien que c'est une utopie. Mais quand on connait cette chose, cette boule douilette contre laquelle on se rassure et on se love, c'est difficile de se dire personne ne m'aime lorsqu'on la perd. Je me réveille tous les matins avec ma table de nuit à gauche, qui n'a aucune odeur, ni aucune chaleur. Il y a posé un livre qui desespère d'être lu en prenant la poussière, deux stylos qui ne fonctionnent plus, des mouchoirs c'est plutôt utile en temps de gros rhume, une lampe de poche qui ne sert qu'aux scouts. Et le radio réveil, un peu caché derrière tout ça, mais qui s emanifeste tous les matins, et qui me haït sans doute, puisque il sonne tous les matins à 6h30. L'odeur, l'utopie de notre histoire et ton air ronchon mais amoureux du matin perceptible dans une fine lumière me manquent.









Lundi 29 octobre 2007 à 10:58




Ces matins là. Ou plutôt cette nuit là, où je me réveillais toutes les heures, le coeur battant qu'est ce que je fous là? Mon coeur hurlait à l'erreur, mes yeux voulaient dormir, mon corps criait famine, lui dormait. J'étais là, dans l'ombre, froid, crissement, le drap gelé, la fenêtre ouverte. Je me lève pour la fermer, il ne se réveille toujours pas. Coeur qui réveillerait tout un cimetière à battre si fort. Je ne souhaite pas me rappeler de cette nuit, qui n'aurait pas dû exister. Je sais que ça ne se reproduira pas, tout est fini, on avance, toujours plus loin. Le passé et ces souvenirs doivent rester loin, pour ne pas me frapper. Parfois, je me souviens, ça, cet engoument, mes yeux se mouillent, je lève ma tête, regarde vers le haut... Non, ne pleurs pas. Tout ça n'existe plus, je trouverai un substitut, mais pour l'instant, la plaie n'est pas vraiment cicatrisée, je tousse amèrement, mes poumons s'embrument dans la fumée, je tousse, je suis malade, non ne pleurs pas, tout ça n'existe plus.


Samedi 13 octobre 2007 à 11:52


J'ai du mal à dormir, et je m'endors tout d'un coup. Je ne sais pas de quoi je rêve. Et je pense que je ne veux pas savoir, j'ai trop peur de me retrouver face à des vérités que je ne veux absolument pas voir. L'amour qu'on porte dans son coeur ne s'en va pas du jour au lendemain, sous pretexte qu'on peut aller voir quelqu'un d'autre. On avale doucement le morceau, des arrêtes de poissons, qui au fil du temps, deviennent de la mie de pain, une belle boule de mie de pain. Mais pour l'instant les arrêtes de poissons sont vraiment pointus, et c'est à peine si je peux en parler sincèrement. Je l'écris sincèrement, mais j'en rigole lorsque j'en parle pour ne pas me liquéfier et devenir pire que le néant. Comme un phoénix, on renait un jour de ses cendres. On ignore seulement le jour où on va renaître.
C'est bien là le problème.






Mardi 9 octobre 2007 à 18:04

















Un jour, tout bascule, ce qu'on croyait dur comme le bois et fiable comme l'acier coule, prend l'eau, sombre. Je mets sur le piedestale le tout. Et je n'avais pas vu la charnière sous le socle. C'est trop lourd à gauche, je tombe. Je croyais trouver une chaise, pas très loin pour m'assoupir. Certains naissent avec une cuillère en or dans la bouche, ou avec une plume dans la main. D'autres avec de la merde dans la bouche, qui sent vraiment fort lorsqu'ils se mettent à parler. J'avais tout placé, là haut sur le plateau d'argent. Et le charnière, vétuste, elle a lâché, la lâche, traitre... Il y avait peut être aussi trop de poussière là haut, sur le plateau, doucement, j'y passais la main
régulièrement pour épousseter l'endroit.
J'entretenais souvent, pour ne pas que l'oublie l'enssevelisse.
 La volonté et le désir sont deux choses différentes.
J'ai eu la volonté d'adoucir le dessus. Le dessous en
a profité pour se languir de moi, et m'échapper.
Impossible de le ratrapper, il est déja bien loin.
Il court, le fourbe.
Je dois tout reconstruire.



Mercredi 3 octobre 2007 à 14:47


















Oublier. Oublier, oublier.
Partir loin, dans des endroits où je ne peux qu'oublier.

Les choses reviennent sans cesse.
Un vrai leitmotiv, une vague qui se fend sur la plage.

Et qui revient inlassablement. Je dois me jeter sur la rive.
L'eau va monter.
Et je me ferai emporter.
C'est tout, me laisser aller au loin, qui pourrait m'apercevoir?

Je veux juste oublier.
Les clapotis des vagues m'avaleront, très profondement, jusqu'en bas de son ventre
Avalé dans les sarcasmes de cet élément qui travaille
Jour
et Nuit.
Sans relâche, l'eau voyage
Je veux voyager avec elle.
Oublier, Ne viens pas me chercher!
Tu feras peut être parti de l'oubli,
Tu couleras avec moi
Mais loin de moi
Seul
Là bas.

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