Samedi 25 août 2007 à 10:57

Le 25 Août 2007

On a tous un rêve. On en même peut être plusieurs. Moi, j'en ai eu un à chaque age. Et puis, j'en ai eu quatre fixes. Quatre. Ce chiffre doit m'être destiné. Quatre rêves. Vous avez des rêves vous ? Mois j'en ai quatre. Quatre. J'ai toujours voulu y croire. Croire qu'un jour je pourrai y arriver. On ne choisit pas son destin, c'est lui qui s'accroche à nous, comme une araignée qui construit sa toile, qui est pendu au bout de son petit fil, tremblotante sur  son étoile d'araignée. J'en ai eu quatre. Peut être qu'un jour, tout se réalisera. J'ai d'abord voulu danser, danser toute ma vie, et toujours montrer avec mon cÅ“ur, ce que mon corps ressent. Puis j'ai voulu jouer du piano. Je joue du piano, j'ai toujours voulu exprimer avec mes doigts ce que mon esprit endure. J'aurai aimé un jour monter sur une scène, seule, et qu'on m'applaudisse pour mon talent. Pas car je fais parti d'une classe de piano d'un petit conservatoire de banlieue, où l'on applaudit par courtoisie. Puis, (et depuis toujours, en y réfléchissant bien) j'ai voulu chanter. Oh oui, cette douce musique qui nous endort, celle que nos grands parents allait entendre jouer. Celle que je rêverai toujours de chanter. La musique. Mozart et sa reine de la nuit (malheureusement, il faudrait que je sois colorature, je ne suis qu'une alto), Bizet et sa fameuse Carmen, Gounod et son air des bijoux… C'est cette musique là que je veux chanter. J'apprivoise ma voix toutes semaines, j'ai entendu dire que je créais même une homogénéité chez les altos. Je voudrai m'abandonner dans les bras de la passion. Pensez vous que cela puisse être possible ? Non, la musique est dans mon sang, dans mon cÅ“ur, dans mon esprit. C'est vrai, depuis ma naissance, je baigne dans un bain de note, d'où je ne voudrai pour rien au monde en sortir. Je serai comme un enfant enlevé trop tôt du ventre de sa mère, sans plus aucun lien qui le lierait à sa vie antérieur. Une nouvelle vie commencerait, sûrement moins bien que la précédente. J'aime la musique comme on aime quelqu'un, c'est sans doute difficile à saisir, mais est ce possible d'aimer quelque chose comme on peut aimer un humain ? Oui. J'ai toujours eu quatre rêves. Danser. Jouer. Chanter. Ecrire. Je sais faire ces quatre éléments. Mais je n'excelle en aucun de ces quatre domaines. Je n'ai aucun talent. Je chante oui, je suis soliste, le temps d'un chant, je suis publiée le temps d'un ouvrage même pas acheté ni lu par les gens (qu'importe, des lycéens qui s'essayent à l'art de l'écriture, après tout, qu'est ce que cela vaut ?), je danse, dans un club, où je suis un bon élément, mais je ne suis pas la meilleure. Je joue, depuis toute petite, j'aime profondément cet art de raconter quelque chose avec du bruit, avec de la poussière scintillante, lumineuse, agréable à voir et à entendre. Je suis l'élève infatigable, imparfaite, insolente, et surtout désobéissante. Je n'en ferai toujours qu'à ma tête, je jouerai toujours les morceaux que je veux. Même si c'est trop dur, parce que malgré tout, je suis élève persévérante. Mais je ne sais pas persévérer. Je sais ce que je veux, mais je n'arrive pas à construire quelque chose de solide sur lequel je peux m'appuyer. J'écris, car c'est peut être la seule chose que je sache réellement faire, et encore… On me blâmerait pour me pavaner de cette façon si illusoire, si simple… Je joue, je chante, je danse, j'écris. Qu'est ce que tous ces mots veulent dire ? Au fond je n'ai pas de talent, j'écris ce que je vois, je joue ce que la partition me dit de jouer, je chante les notes, je danse ce qu'on m'apprend. J'écoute ce que j'entends. Je fonds devant ces morceaux qui nous collent la chair de poule, je me liquéfie devant ces notes qui se courent après sur ces pages jaunies, j'essaye par tous les moyens de donner un quelconque sentiment dans tout ce que je fais, mais je ne suis bonne à rien. Ressentez vous quelque chose ? A part le désarroi pitoyable d'une fille que tout le monde ignore. Où est la vie là dedans ? J'aimerai avoir ma chance, mais pour l'avoir, il faut tout d'abord y croire. Je ne songe à rien, et sûrement pas qu'une bonne et  fée se soit baissé sur mon berceau pour m'envoyer de la chance plus tard. On est plus tard. On m'a toujours dit qu'une carrière se commence jeune. Je suis jeune. Je souhaiterai la rencontrer, cette femme habillée de la chance, qui en distribue à qui veut, mais pas à ceux qui la cherchent depuis si longtemps. Vous voyez, je vis dans ce monde pathétique à moi, où tout à une âme, tout est habité par cet ange insaisissable, l'art. Je voudrai un jour contribuer à l'agrandissement de ce terrain. Apporter ma brindille au barrage. Je voudrai être un castor. Apporter une brindille. Avoir mon heure de gloire, juste pour moi, chanter, donner quelque chose. Faire ressentir. A vrai dire je m'en fiche pas mal du retour. De ce qu'on pourrait me donner. Je veux, moi, donner quelque chose, pas matériel, parce qu'il n'y a rien de plus dérisoire qu'un objet, là, inerte. Mais je veux transmettre un sentiment, une bribe d'amour, ou que sais je, l'illusion, un léger vernis de tendresse qui protègerait une âme frêle et écorchée vive. Je voudrai montrer quelque chose avec mes mains, avec ma mes mots, avec ma voix, avec mon corps. Pour montrer que je ne suis pas creuse, qu'à l'intérieur, ça ne résonne pas, que tout entre, et est prit à son bon degré. Je voudrai faire comme le potier, faire avec cette argile mou entre mes mains, une vraie réalité. J'ai toujours eu quatre rêves. Je sais faire ces quatre choses. Un jour, je veux y arriver. Je serai peut être publié. Peut être lu. Et peut être même  que cela intéressera les lecteurs. Soyons honnête. Oui, j'ai réalisé un de ces rêves. J'ai été publié. (Moi une éternelle insatisfaite ?)

Ou alors, je jouerai un jour devant une salle comble rien que pour moi (Pleyel ou Gaveau ?) pour écouter et ressentir. C'est bien prétentieux pour un ‘artiste' de vouloir tant donner à des inconnus. Se croire capable d'offrir tant, quelle audace. Ou bien je danserai, oh, non, pas sur des pointes, je ne me sens pas capable de commencer le classique maintenant, par pitié, je souhaite éviter la torture. Et puis, je souhaite tout bonnement éviter de ressembler aux hippopotames en tutu dans Fantasia. Danser, improviser, se donner, se laisser porter par la musique, qui nous invite à faire des gestes incompréhensibles, mais qui sont bel et bien exécutés. Ils expriment alors ce que le corps et le cÅ“ur perçoivent à travers une musique. Danser, c'est apprivoiser l'air, et lui donner une autre forme, moins abrupte, plus voluptueuse, lui arrondir ces angles. Pour que l'air y soit plus respirable, moins étouffant. Je voudrai me donner entièrement à la musique. Parfois, on a une vocation dans un domaine très large. On sait qu'on a aucun talent, mais quelqu'un (ou quelque chose) nous pousse à continuer dans cette voie, même si on sait pertinemment que le talent n'est pas quelque chose qu'on a depuis toujours (et pour jamais…). Mais on s'acharne. Peut être que le travail paye, après tout ? Et qu'il ne suffit pas de chance, qu'il n'y a plus d'histoire de Destin, mais bel et bien de persévérance, et d'amour de l'art.

Jeudi 16 août 2007 à 20:26




Du haut d'un phare, on se sent à la fois grand, très grand, et puis tout petit. On est en haut, tout en haut, on a le vent qui vient nous emmèler les cheveux. ça fera mal ce soir au démélage. Je suis le roi du monde. Sur le petit îlot, je me débats avec les bourrasques. Elles pourraient bien emmener avec elles mes petites querelles d'esprits, histoire de me noyer dans le vent, et qui sait, peut être poursuivre la quête d'espace, comme si on pouvait crier très fort, et puis le crie ne résonnera qu'entre les récifs. Il y résonnera à l'infini, comme si mon cri ne s'éteindra jamais. Les vagues jouent à saute-mouton entre elles, celle qui fera le plus de bruit en s'écrasant contre la falaise, à celle qui fera le plus gros rouleau, à celle qui engloutira le plus de cris. Je rêverai de me jeter par dessus ces barrière sinsignifiantes, juste matérielles, et puis plonger, aller très profond, et puis crier. Dans l'eau. Peut être que je réveillerai une baleine, endormie sous l'eau. Elle m'entendra, elle me comprendra qui sait. Je remplirai mes poumons d'eau. Non je ne me noierai pas. Je me noie uniquement dans le vent, pour m'enivrer des claques qu'il me donne. La baleine m'entendra. Elle me prend alors sur son dos et m'emmène très loin, là où il fait tellement froid que la salive devient stalactique dans la bouche. J'aime le rêve.

Vendredi 3 août 2007 à 0:51

ça brûle au fond et j'dis rien.

Jeudi 12 juillet 2007 à 13:57

J'aimerai bien arrêter de rêver mes rêves.
Je voudrai les vivre.
Et les animer, les rendre fous, leur donner une flamme, les embraser.
Les rendre moi.


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