Jeudi 31 janvier 2008 à 20:08










Trop de vent. Sur le quai, avec de la lumière. Je tiens mon bonnet noir, j'ai peur qu'il
s'envole, sur les rails, et que je ne puisse pas aller le chercher. J'aimerai avoir ma musique
dans les oreilles car elle me manque, cette mélodie qui m'apaise après la longue journée
 qui rend mes jambes si lourdes. Elles sont enkilosées, je les traine de l'arrêt de bus
jusqu'à l'immeuble, avec pour seule musique le roulis des graviers sous mes semelles.
J'ai besoin de quelque chose, le truc qui grattte le coeur est là, vous savez, je vous l'avais
déja dit. Mais là, ça gratte, comme du poil à gratter qu'on se mettait dans le dos du
voisin de devant en primaire, j'en ramassais dans le cours et hop en revenant en classe,
je mettais les petits grains dans l'encolure de Stanislas (c'était un peu mon souffre douleur)
Après il se déhanchait dans tous les sens sur la chaise en bois, et moi je riais entre mes
mains sur ma bouche
pour ne pas faire de bruit. Je rigolais en frétillant, par petit
 soubressaut, avec les épaules
qui sautent. Et aujourd'hui, tout mon coeur est
plein de poil à gratter. C'est nul.








Mercredi 30 janvier 2008 à 13:54




11h36.37.38. 11h59, la libération
Dire l'heure en cours, surtout lorsqu'il est moins de 30, c'est un sacrilège. dès que quelqu'un
dit l'heure c'est ah non mais t'abuses de parler de ça! Chut. Les minutes avancent

pire que lentement, j'ai parfois envie de les pousser dans le dos pour qu'elles marchent plus vite,
que la cadence des secondes s'accélèrent, mais rien à faire je reste assise en géographie à gémir
j'ai faim j'en ai marre j'aime pas la géo c'est pas interessant Mélissa dis même pas l'heure qu'il est.
La philosophie c'est encore pire, Mélissa et moi écrivons à tour de rôle qu'elle heure on pense
qu'il est, et on se fait une petite frayeur en regardant ensuite l'heure sur le portable. S'il est plus
on est contente, s'il est moins... on doit écouter le cours et prendre son mail en patience, c'est
dur. Parfois, je croise mes bras, je cale ma tête entre mes bras, c'est bien confortable, et
j'essaye de dormir, j'ai toujours l'impression que ça fait très
longtemps que je suis comme ça,
mais non, juste 5 minutes. Le temps est vraiment un enfant pas
sage, qui ne fait ce qu'il lui
plait. J'aime pas le temps. Quand je dors, ou quand je suis avec toi,

je ne le vois pas passer, c'est bien mieux comme ça.








Mardi 29 janvier 2008 à 20:25









Nous sommes passées en dernières, dans le grand gymnase où il fait froid,  et nous étions rassurées en voyant les autres groupes. La folie de ce week end est retombée. Je me pose une question. Je n'ai plus de commentaires, j'ai l'impression que les visites de mon blog chutent très rapidement, comme pic une montagne vers les cuvettes. C'est que je ne plais plus, j'écris en premier lieu pour moi, mais aussi, oui, pour les autres. Alors... Je sais, c'est peut être bizarre. Mais je regarde il y a un an, j'avais 140 visites par jour. Là 70-80 voire 90 les bons jours. Certes, je ne m'en plains pas, ça c'est sûre. Mais c'est étrange. De ce dire que ma cote baisse, je sais pas ça me pinçouille le coeur. Aussi plusieurs personnes ont arrêté cowblog, qui me visitaient alors bon ça joue aussi peut être je n'en sais rien. Je sais juste que le matin avec ma nouvelle veste kaki de militaire de l'armée de France comme un petit soldat je n'ai pas froid en attendant le bus.




Lundi 28 janvier 2008 à 0:05






Là, toute seule. Dans le metro. Je survole Paris avec Jared Leto dans les oreilles qui me dit from yesterday yeah. Son train a du retard, moi aussi, pourtant je n'ai jamais pris une douche aussi rapidement. Mes cheveux sèchent, là,sur mon épaule, ils font une grosse natte qui laisse échapper un peu d'eau, comme s'il pleuvait sur mon épaule. Les gens rentrent du travail, du bureau, de chez la nourrice. Moi, je suis dans le mtro à côté de toutes ces âmes qui suivent leur vie ordinaire. Moi je vais chercher le bonheur. Pâle Septembre, entends tu le glas que je sonne? Je t'aime toujours. Quand le metro s'arrête, il n'y a aucune bruit dans le wagon, j'ai l'impression que tout le monde entend la belle voix de Camille, je ne veux déranger personne, rester recroquevillée dans mon coin, derrière ma montre, à compter les minutes qu'il reste avant.
Dimanche. Les dimanches, c'est toujours triste, surtout quand il faut que les au revoir s'éternisent dans le froid. C'est la fin d'après midi, le ciel est rose, la vie le serait plus si on ne devait pas quitter les gens qu'on aime au bord qu'un quai, avec le vent frais qui glace la petite larme qui tremble au coin de l'oeil. Je n'ai pas de musique, je me sens seule. Encore un mois, ce n'est pas une plainte mais un désir/besoin d'amour, du sien. Mon écharpe sent ses joues barbues. Plus le metro avance, plus le ciel est rose. Rose comme la boucle d'oreilles poissons en bois que j'avais eu pour mes 6 ans. J'en ai perdu une hier soir, je ne sais pas exactement où, peut être sous la table à Nogent, ou dans le bus, ou même en marchant dans la rue. Je suis un peu triste. Je pense aussi à Marie qui rentre à pied rue Gay Lussac, qui a laissé partir son coeur 20 minutes après moi. Je suis à Picpus et je vois l'endroit où nous étions encore enlacé il y a une heure, au bord du quai, entre la bande blanche et noire, moi avec le pola en l'air, lui m'embrassant sur ma joue rougie par la fraicheur. Un mois ça passe vite parfois. J'ai le coeur aussi lourd qu'une enclume, il est resté cloué là derrière la porte du TER qui ù'a claqué au nez, l'emportant pour un mois au Mans.






Mercredi 23 janvier 2008 à 14:09





Dans la petite boutique, à St Paul, entre pleins de restaurants.
Il y avait des vestes colorées, des gilets en laines. Des chaussures à talons
Mais je sais que si je les mettais je tomberais, et puis je suis
déja bien trop grande, après on me croira géante. Les petits sacs en cuir,
des ballerines rouges. Même des petites robes en tissu d'été qui s'envole
en un coup de vent. Je n'avais que 5 euros, pour la veste kaki, là, coincé entre
toutes les autres, comme des petites sardines dans une boite de conserve.
Je la tire, je la regarde, je l'essaye, je bouge, je me regarde dans le grand
miroir à côté du comptoir en bois pour payer. Je me retourne, je vois comment elle tombe.
Plutôt bien.Alors, j'ouvre mon petit porte monnaie, ya un billet de cinq.
C'est petit vous savez un billet de cinq, ça pourrait s'envoler au moindre coup
de vent,comme les robes d'été ou alors on peut vous le voler si vous tendez la main
trop haut, alors quelqu'un
passe et hop, plus de billet de 5 euros. Alors je le sors
du porte monnaie, je le mets
bien au creux de ma paume, et je le donne à la vendeuse.
Elle est brune, au téléphone.
Et dit qu'elle devrit s'acheter un jus multivitaminé
pour
te supporter. Elle ne me regarde même pas, même quand je lui tends
mais petits 5 euros du fond
de ma main recroquevillée sur le billet.



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