Jeudi 22 mai 2008 à 21:58


Là, tu me regardes. Dans les yeux, Fourbe, tu te tiens prêt à bondir,
Sale bête. Tu me dévisages, m'apprivoises, ta patte lourde me frôle le visage, pâle, lisse,
blanc, petite chose fragile entre tes griffes de prédateur. J'attends ton attaque,
Sournois, tu vas prendre par derrière, Lâche tu n'attaques pas de face, tu connais les points faibles
et tu sais aller droit au but. Viens Tu? Je t'attends, là, sur la soie exquise, à frémir au moindre de tes mots. Entre peur et désinhibition, faire tomber les barrières et toute de suite relever la garde,
comme jouer au yoyo avec tes sentiments, que c'est amusant. Entre hystérie et calme plat, je joue
un double jeu,
tu ne sais pas laquelle suivre, je me dédouble, tu deviens fou, tes yeux
roulent, tu ne bouges pas,
tu n'oses pas, effrayé. Tout n'est jamais tout rose ou tout noir, il y a un
juste milieu, tu vas
dépasser cette limite, attention à toi, tu éveilles la Géante, rouleau
destructeur, véritable
tremblement de terre, ton esprit sera retourner, ton corps pulvériser.
Anéantie, je me lamente, je t'attends, Viens Tu? Mes lèvres te cherchent, mes doigts veulent
rencontrer cette peau de pêche douce et sucré comme un fruit juteux que tu m'as raconté pour me charmer. Tu m'as convaincu, je suis vaincue. Tu me scrutes, rien ne t'échappe, tes yeux de lynx
repères tous les détails de mon corps frêle et bientôt dompté.
Que fais tu? Je t'attends.





Mercredi 14 mai 2008 à 13:48




Non, les garçons n'appellent pas les filles Colombe, ma jolie Colombe.
Les princes n'existent pas, les Chevaliers non plus.
Les garçons n'ont gardé que l'armure étincelante, avec l'épée accrochée à la ceinture,
et en dessous de la ceinture, encore mieux accrochée, qu'il dégaine fièrement.
Un homme, oui un vrai, tiens regarde! Il brandisse cette chose pointu si bien aiguisée
comme un sceptre, Roi tout puissant. Les rois, les Princes, les Chevaliers qui sauvent les
demoiselles en détresses et qui partent à la recherche du Graal n'existent que dans les livres
qu'on nous lisait avant de s'endormir, pour que l'on s'imagine un monde surréaliste,
utopique, pour que l'on croit, naïves petites filles, que les garçons sont
d'aimables créatures et que l'amour est la plus belle chose qui peut nous arriver. Eros
m'a berné, non rien de tout ça n'est vrai. Les livres, personne ne me les lisait, j'ai appris,
j'ai cru que les garçons étaient des chics types à la Brad Pitt dans Joe Black dans les romans,
Victor Hugo ment, Maupassant ment, Shakespeare ment, ils mentent tous pour nous attraper plus
facilement, ils ont un grappin à filles au bout de la plume, les petits malins.
Je ne marche plus dans ce manège, je te regarderai te balancer doucement sur le cheval à bascule
qui monte et qui descend sur la place, machinalement, et croire que le bonheur réside
dans les mensonges.




Samedi 10 mai 2008 à 15:26


J'imagine, un peu comme dans Pocahontas, les hommes sur le pont qui aperçoivent la terre
Terre en vue! Terre en vue!
Le pavillon flotte dans l'air, un bleu azuré règne au dessus de la tête des matelos, quelques petits nuages tremblotant parsèment la force tranquille du ciel. Le capitaine débarque sur le pont, il respire l'air de sa terre nouvelle, conquis par la forêt vierge qu'il se voit déjà abattre pour construire un fort, un port, imposer sa monnaie, sa langue, sa culture, Lui.
J'aimerais bien aller sur un bateau.
J'ai toujours voulu deux choses: être un bateau être un oiseau.
Voler Flotter. Un peu d'évasion, flotter dans l'air, en apesanteur sur le bateau, voguant à la guise des remous sous marin. Ne plus être sous contrôle, le corps se laisse guider par quelques mains invisibles, impalpables, le corps n'est plus qu'un petit chiffon blanc, un pantin désarticulé que ces mains bienfaisantes manipulent avec précaution, délicatesse, comme si elles tenaient un tissu d'or vieux comme le monde, qu'il ne fut absolument pas effilocher. Les paupières sont closes, le vent caresse ce corps à la dérive, il l'effleure, lui chante une douce mélodie sur sa peau fraîche et tendre.
Quand tout à coup, un orage vient rompre cette tranquillité nécessaire, le monde s'écroule. 









Vendredi 2 mai 2008 à 14:39


La barque avançait lentement mais surement sans trop de remous, elle fendait
la petite rivière se balançant à droite, puis à gauche.  Pas une miette
de vent, l'eau ondulait paisiblement, j'étais allongée au milieu de ce fleuve plutôt tranquille.
Espérant quelques nouvelles, je restais sur mes gardes, espionnant le moindre geste de l'ennemie.
Rien ne se passait, j'attendais impatiemment un appel, un signe de vie, bête et naïve.
Les violons s'inclinent, la clarinette siffle la fin. Le goût âcre de l'engouement impulsif,
le cri du coeur meurtri se mêle aux litanies pleurnicheuses de la harpe, douce enchanteresse,
elle célèbre le temps du regret et emmitoufle les pourquoi dans une délicate sérénade
qui sonne le glas d'une nouvelle période, elle entrouve les portes de nouveaux horizons,
regardons vers l'avant, n'écoutons plus ce vieux tambour de coeur qui nous guide vers le néant
et l'absurde. On s'emmène dans la valse de la vie, grand tourbillon flamboyant, tournons
sur trois temps avec le piano, la musique me sera toujours fidèle et sincère.







Dimanche 23 décembre 2007 à 0:47




Lundi 9 Octobre 2006

J'ai oublié de bien régler mon réveil ce matin, du coup, je me suis réveillée une heure en retard. L'école n'est pas très loin mais j'ai dû courir, car en plus j'ai loupé le bus. Des matins, je me dis qu'on devrait rester au lit, au moins j'aurais chaud. Parce qu'en plus de ces péripéties trépidantes, il y avait un vent à déraciner les arbres. Mes cheveux partaient dans tout les sens, je ne devrai plus me coiffer en Automne car le temps cherche toujours à défaire ce que j'ai fait ! Mais je ne me vois pas non plus arriver la tête en pétard Bah alors t'es tombée du lit ? Tu t'es coiffée avec un râteau ? Non non, pas du tout. Arriver devant l'objectif avec cette tête, ce n'est pas possible. Mais ça ne serait pas si grave, car lorsque je prends le temps de me coiffer, je n'ai l'ai pas l'air pour autant, vu que tout se casse sur le chemin. Demain, je ne me coiffe pas.

Aujourd'hui, alors que je courrai dans les rues pour rejoindre l'école, j'ai regardé en l'air, il y avait un garçon brun accouder à la balustrade de sa fenêtre. Il avait l'air beau, je courrai, avec ma sacoche et tout mon barda, je crois qu'il a ri en me voyant courir si chargée, ma pochette sur le côté, mon carton à croquis sur le dos et mon appareil en bandoulière… J4ai regardé en l'air, j'ai trébuché. Il a souri. Demain, quand je ne me coifferai pas, j'aimerai bien repasser sous sa fenêtre. Peut être qu'il sourira de nouveau?




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