Vendredi 30 novembre 2007 à 22:24




J'ai mis toutes les guitares de la maison de Carole en file indienne, aussi bien les guitares
électriques avec les cordes qui piquent les doigts que la basse avec ses grosses cordes et
même le yukulélé. J'ai aimé revoir sa tête de blonde, avec ses moutons blonds dans les cheveux
qui courent sur sa tête, selon les coups de vents. Et l'entendre chanter que c'est une blonde,
qui vit dans son monde, ça rend mon esprit frais et neuf comme si j'avais hiberné, et que j'avais
tout oublié, même sa couleur de cheveux. J'aime bien joué avec les cordes du yukulélé, et prendre
la poussière en photo. On s'est aperçu que les musiques de la belle et la bête sont belles, surtout
celle du début qui arrive comme un enchantement, une mini cascade, en contrebas d'un ruisseau, lorsqu'on découvre le château, au milieu de la forêt, et qu'on ne sait même pas comment l'histoire
se goupile, mais on sent la beauté, et une lutte.
J'écoute les Variations sur A vous dirais-je Maman de Mozart et je suis assez stréssée. Ce genre de ballon de baudruche gonflé à bloc, qu'on croit près à exploser, je ressemble à ça, et rien de mieux pour destresser. Mozart ne nous veut que du bien (ajoutez la deuxième rapsodie de Brahms et là c'est l'apothéose, le comble du bien être. Thomas, ce n'est pas bien de sortir en semaine, surtout le jeudi
soir avec Carole, tu vas être puni.


Jeudi 29 novembre 2007 à 19:52


Il faisait très froid, au lycée tout le monde s'habille avec des écharpes qui touchent le sol. Et moi je me mets en jupe mais je gèle dans mes bottes. Hier il y avait tellement de brouillard qu'on ne voyait pas à 20 mètres. En ce moment je suis 24h/24 avec Anaïde au téléphone,  j'aime bien, mais j'ai l'impression d'avoir le téléphone gréffé à l'oreille, c'est destabilisant. Ce midi j'ai mangé de la soupe aux potirons et j'aime bien ça mais Marilyn rigole toujours car je prends pleins de choses à la cantine, enfin surtout la soupe quand il fait chaud. Il y avait du ketchup dans les friands, je deteste le ketchup comme le coca, ça me donne envie de vomir. Je vais manger, et après je vais chanter.



Mercredi 28 novembre 2007 à 15:53





J'étais assise de façon à dominer la scène, dans un des fauteuils confortables de la grande salle. Les rideaux rouges étaient encore clos et tout le monde attendait l'ouverture du rideau pour écouter le matin de Peer-Gynt. Je me concentrai sur les violoncelles, sur les flûtes traversières puis sur les violons lors du forte qui nous donne des frissons dans le cou et dans les bras. Le morceau ne dura pas longtemps, et le Clavecin enchaina Rameau, sans nuance, avec cette froideur, qui laisse perplexe. Après la fille qui penchait la tête dans tous les sens, le professeur de Clavecin s'assit face à l'instrument et commence à jouer des notes que je connais, qui s'annoncent dans ma tête, qui déboulent dans mon esprit comme une jolie danse, une ribambelle qui déambule au milieu de mes neurones. Je ferme les yeux, je n'avais jamais entendu ce morceau au clavecin. Les cordes pincés ne peuvent pas autant que les cordes frappées du beau piano laqué qui règne au milieu de la pièce. Je ne vois pas le temps passé, je suis transportée, j'écoute, et je me dis qu'un jour, je serai moi aussi sur ce banc, là devant des gens, que je serai aussi un jour en troisième cycle. Il joue la fugue, rapidement, je reste la bouche ouverte, la larme juste au coin de l'oeil, en suspens, comme si le temps s'arrêtait, juste le temps que la magie reste, quelques secondes après qu'il ait soulevé ses mains du clavier. Il vient d'achever la toccata et fugue en mi mineur de Bach.
La petite Juliette vient s'asseoir face au piano noir. Une longue période de romantisme s'annonce en présence des plus grands: Beethoven pour commencer, Chopin avec le deuxième nocture de l'opus 9 qui semble vouloir nous emmener esquisser quelques pas d'amour, en toute intimité, avec pour maître mot la délicatesse, qui tiendrait toute notre étreinte en haleine. La valse de l'adieu d'Elior le prodige me donne plus envie de dire bonjour, recommence plutôt qu'Adieu je t'aime.
Sarah se lève, et va s'asseoir en face du piano. Je connais Sarah, elle a toujours peur, je vois son reflet dans le couvercle relevé du piano. Je la sens crispée, elle me disait toujours avant les concerts non mais angéline impossible je tremble trop, je vais jamais y arriver. Elle s'essuit les mains sur son jean, les suspend au dessus du piano, remet ses cheveux en place. Elle repose ses mains, les resuspend. Et enfin, elle commence doucement cette pièce capricieuse. Elle s'arrête soudain. Plus rien ne bouge, elle reprend son souffle, je vois d'où je suis ses mains qui disent nous n'y arriverons pas et Sarah qui se dit mais vous n'avez pas le choix!. Elle recommence, décidée. Elle tient son morceau jusqu'au bout. Souvent c'est le piano qui nous joue des tours. Là, elle s'amuse avec son piano, le mène par le bout du nez tu m'as eu une fois, tu ne recommenceras pas. Rondo Cappricioso de Mendelssohn. Nathan lui arrive, magistral, sur scène après avoir fait rassembler ses doigts de la main droite comme font les italiens pour dire Ma qué tou es bella sauf qu'il voulait lui dire Ma qué c'était génial. Il s'asseoit et joue tranquillemet son rêve d'amour, ses mains bondissent sur le clavier, il se tient droit comme un baton sur le tabouret. Je sais qu'il n'est pas content de ce qu'il a fait, chez lui c'est maladif. Il part se rasseoir, sans conviction. Il ets vêtu tout de noir, avec des chaussures pointues. Une autre fille que je connais vient s'asseoir. A chaque nouvel élève, la lumière change de ton, elle s'accentue, parfois s'adoucie. Cela donne une atmosphere de bien être et de tranquillité au concert. Des accords retentissent, la douleur d'une âme s'en échappe, Brahms nous dit écoutez moi, et ressentez, voyez comme tout va mal, tout pourrait aller mieux, avec de la musique!
Je sors du concert retournée, boulerversée par tant de talent. Il y a des mardis soirs, on a pas envie d'aller se coucher, mais plutôt de rêver éveiller.







Mardi 27 novembre 2007 à 0:04




Nicht ohne Peter dit :

tu dois être heureuse
Nicht ohne Peter dit :
pour faire du velo sous la pluie
Nicht ohne Peter dit :
non ?

j'aimerai être cette chose frêle qu'on tient entre ses mains et qu'on a peur de briser. j'aimerai qu'on se dise Oh. ou qu'on s'interesse plus précisement. j'aimerai réussir quelque part, ou même plutôt réussir quelque chose. ce week end, je vais être entouré de gens qui vont tous avoir froid la nuit dans leur petit duvet pas très douillet, entre les minis brindilles d'herbes qu'il reste à Jambville. la veillée va être bien et on va nous dire vous devez faire ça ou pas ça là bas attention et attendez gardez les yeux ouvert restez éveillé faites attention prenez garde. cette nuit là je sens que je vais être pire que frêle, plutôt du genre un gros glaçon qui va geler dans le tissu polyester. je profite maintenant de mon lit, de la chaleur, avant de dormir ce week end sur du petits bois à côté de tiphaine et un des quatre garçons. mais surtout j'aimerai savoir ce que vous ressentez quand vous me lisez c'est bête mais important pourquoi vous venez ici. j'espère que c'est pas juste parce qu'en revenant du piano je me prends la pluie sur le bout du nez et qu'on dirait que tout va bien. je n'invente rien, surtout pas le bonheur. il vient quand il a envie et je me demande parfois si on a pas inventé ce truc pour croire qu'on pouvait être un jour continuellement bien pour toute sa vie grâce à quelque chose.




Lundi 26 novembre 2007 à 17:48


Paramore - Misery Business
envoyé par migite


Quelque chose qui me réveille le matin
et qui donne envie de secouer la tête
comme elle dans le clip. Elle chante atrocement
juste, je suis jalouse. (et sa couleur carotte
de cheveux lui va à merveille franchement
yen a qui ont tout pour elles.)

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