Lundi 31 mars 2008 à 21:53





Le regard timide, on ose à peine poser les yeux sur l'autre, tout intimidé par la nouveauté. La tête s'échoue légèrement sur son épaule, les mains ont presque peur de se frôler. Les mains des deux nouvelles victimes de Cupidon ressemblent à deux aimants que l'on oppose qui tantôt s'attire, tantôt s'éloignent. Un sentiment électrique parcourt les deux jeunes gens tapi dans l'ombre des recoins les plus intimes de leur coeur, ils ne savent pas trop quoi faire, comment se parler, s'ils doivent se toucher, se parler, s'embrasser? La main hésite, la bouche se languit, les coeurs sonnent aussi fort que le glas qui annonçait le couvre feu autrefois, aussi fort que les grosses et lourdes cloches qui célèbrent l'union de deux âmes innocentes et prises au piège par l'amour, ravageur. Soudain, l'un des amants se lance impatiemment dans la conquête du coeur de l'autre, il envahit le souffle haletant du partenaire qui s'abandonne dans les bras de Plaisir. Le ballet commence, ils sont aux pieds d'une immense montagne, d'une géante menaçante maugréant que personne ne peut s'agripper à elle, mais elle les accepte quand même sur ses épaules, ils avancent paisiblement vers l'acmé, une apothéose bruyante, une victoire sans récidive, l'un s'endort calmement comme un bébé dans les tendre bras de Morphée tandis que l'autre, profitant de son triomphe.





Dimanche 30 mars 2008 à 22:28


____Space Oddity© .ImogenHeap. • Though they are far away, they shout so loudly I think... × dit :
t'imagine tu sais le "juste avant bisou" où on croise les regards qui disent "c'est le bon moment" et bah avec lui ça doit être ouf

Ces petits moments là sont indispensables, comme lorsque il s'arrête de pleuvoir et que je sors de l'autobus, ou bien que justement, les gouttes dégoulinent le long des fenêtres du train, que le ciel dégringole, aucun rayon de soleil à l'horizon, un épais voile noircissant la clarté du jour, et moi bien au chaud derrière la fenêtre, complètement sèche. Me réveiller avec Secondhand Serenande, le guitariste chatouille les cordes de sa guitare, il m'extirpe de mon sommeil. Me réveiller le matin, tard, en ayant laissé les volets ouverts la veille. Alors le soleil vient caresser mes pieds endoloris, somnolant à l'extérieur du lit, qui pendouille au dessus du parquet frais. Chanter a Modern Myth et avoir la gorge si serrée au moment du quatorzième Goodbye . Sentir la pluie dans la forêt qui s'est abandonné sur les feuilles gisant sur le sol, mélangées à la terre humide. Ecouter les musiques de Frida et m'imaginer au Mexique, grimpant sur les hautes pyramides aztèques. Avoir un vent frais qui glace l'épaule en sortant de la mer. Marcher seule en plein Paris à 4h du matin, chanter et que personne ne m'écoute, la sensation de solitude au milieu d'une ville si habitée m'impressionne. Nous ne sommes jamais vraiment seul. 




Vendredi 28 mars 2008 à 14:28


je vais prendre le train avec tout mon bardas, arriver dans la gare avec des tonnes d'étudiants qui rentrent chez eux pour le week end. je vais être parmi eux, là, plantée en attendant l'arrivée de mon TER. moi je pars de la maison, eux y vont. c'est assez déconcertant ce va et vient continuel, dans le métro les gens rentrent du travail, d'autres y partent, certains n'en ont même pas. et moi, plantée là,  qu'allais je donc faire dans cette galère...? mon sac gît sur le fauteuil noir, je ne sais plus trop ce que je dois mettre dedans, je suis juste pressée d'être à ce soir, sur le pas de la porte, voir pleins de gens, des têtes connues, d'autres pas, et de commencer enfin la fête. je ne prouve plus rien à personne, je suis moi et c'est très bien comme ça.



Jeudi 27 mars 2008 à 0:41



Je commence à ranger mes banderoles de grévistes du coeur, et je me remets en marche vers quelque chose qui est en bonne voie. Pour chaque nouvelle histoire, c'est comme un gros chantier, il faut faire les fondations avec les grosses machines hautes d'au moins 10 mètres, elles ressemblent à des perceuses de bricoleurs du dimanche pour faire des trous très profonds dans la terre et planter les gros blocs de bétons pour que l'immeuble tienne bien, que le monument de l'amour soit bien fixé. Après il faut faire venir les grues qui construisent les murs, le garage, les caves, les balcons... Tout se consolide, et on peut faire venir l'électricien, le plombier, le peintre, qui vont embellir tout ça avec de jolies couleurs pastelles, le plombier met de la belle tuyauterie dorée, quelque chose qui résiste bien aux ravages du temps, des tromperies, des désaccords, des enfants (oui certains sont assez coriaces). La décoration arrive en dernière, elle masque les imperfections pour mieux faire ressortir les beautés. La décoration dans l'amour c'est ce qui nous rend complètement aveugle au début, et  ce qui  nous rend la vue au bout d'un an, 7 ans, 10 ans, 30 ans. Ou bien jamais?







Mercredi 26 mars 2008 à 12:18




aujourd'hui et hier, c'est journée sans école mais habillée comme si j'y allais,

c'est école à la maison sur le bureau à apprendre pourquoi les Etats Unis sont
si puissants. Hier, panne d'électricité dans le lycée, on ne pouvait même pas ouvrir
les stores, ni allumer la lumière, c'était un lycée fantôme un Mardi matin. je venais juste
d'attraper mon bus à la volée, de souffler trois coups en me disant ouf je ne serai pas en
retard et puis là mon téléphone vibre, je me dis c'est peut être quelqu'un qui me dit bonne
journée, mais c'est mieux que ça en réalité, pas cours, panne d'électricité. Alors je suis dans le
bus, prête pour aller quelque part. Je ne sais pas où, j'y réfléchis tandis que l'autobus se dirige
vers la gare. J'y descends, je n'ai jamais été aux Buttes Chaumont, c'est l'occasion,

il est tôt, il n'y aura que les asiatiques qui font leur shutaïdo et les parisiens faisant leur footing.
Aujourd'hui, je venais à peine de monter dans le bus, un peu dans les mêmes circonstances qu'hier
(et de tous les jours) que mon portable vibre: la prof d'histoire n'est pas là. Je me demande qu'est ce
qu'ils peuvent bien fabriquer dans mon lycée pour que mes profs soient tous absents. Ou peut être
que la prof d'histoire a mangé trop de chocolat à Pâques, qu'elle a fait une impasse sur son régime et
qu'elle a une crise de foi. Je lui souhaite un bon rétablissement.




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