Mercredi 30 avril 2008 à 3:32



Il est très tard je tombe de fatigue je suis dans mon lit douillet je l'aime mon lit
aujourd'hui dans le train il y avait un journal qui s'endormait sur une banquette
j'avais envie d'écrire mais pas de papier alors j'ai ouvert le journal je l'ai lu
et j'ai écrit partout dessus, pas le moindre recoin de vide n'est resté blanc, il y a des coups
de bic à droite à gauche en haut en bas dans la marge partout le journal vit encore plus
car il est rempli de ma vie à moi aussi maintenant. lorsque je l'ai trouvé je voulais écrire dessus puis le
laisser sur une autre banquette afin que quelqu'un le lise, peut être le beau mec qui lit
du Oscar Wilde mais finalement, au fil du stylo je racontais trop de chose de moi
trop d'instants privés, trop de bribes de passages de moments de bonheurs rapides.
alors je l'ai gardé avec moi, je l'ai plongé au fond de mon sac à dos, comme un trésor à garder
précieusement, évidemment, ça ne peut appartenir à personne d'autre, j'ai peur qu'on le lise.
je vais le cacher, je pense, quelque part dans ma chambre où personne n'aurait l'idée
saugrenue d'aller fouiller, pointer son nez et jouer les détectives dans ma chambre- explosion.
le trajet dura trois heures avant que je n'arrive à Paris. j'ai noté toutes les gares sur une
fiche bristol, et l'heure d'arrivée en gare. il fallait bien que je m'occupe, le monsieur derrière
moi ronflait, ça m'embêtait, je n'aime pas les ronfleurs. le chat de Carole ronflait, lorsqu'il dormait
dans la chambre je n'arrivais pas à dormir, je me tournais dans tous les sens jusqu'au moment
où mes yeux se fermaient, boum, et plus rien, le sommeil.






Samedi 26 avril 2008 à 12:56

Je n'ai pas dormi beaucoup cette nuit. Je ne dormirai pas beaucoup la nuit prochaine. Vive les vacances!

Jeudi 24 avril 2008 à 22:39



Ma chambre ça ressemble à une explosion nucléaire, il y a des vêtements partout sur la chaise, les quatre
chapeaux sont empilés sur le synthé et mon devoir d'histoire reste abandonné sur le bureau.
Demain je prends le train, c'est bien le train, je peux lire regarder le paysage, écrire, penser, dormir,
appeler, ne pas penser, m'émouvoir, admirer un arc en ciel, ou même rien faire, rester les bras
croiser et admirer le beau mec assis en face de moi qui lit Oscar Wilde.  Je trouve ça beau un garçon
qui lit, pas vous? Un livre ouvert entre de grandes et belles mains, ses yeux suivent les petites lignes, les
petits mots, les petites lettres imprimées les unes derrière les autres, ça fait de jolies phrases.
J'avais pris l'habitude avant, de noter sur des feuilles blanches des phrases qui me plaisaient lorsque je
lisais un livre. J'emportais ces feuilles partout avec moi, des fois qu'il y en ait une qui me tombe du ciel, et
qu'il faille que je la note immédiatement, de peur de l'oublier. Mais j'ai perdu toutes ces feuilles, un jour dans le
bus je les relisai, je voulais les apprendre par coeur, pour les avoir toutes en tête, je les imaginai défiler
comme les heures et la température sous la croix au coin des pharmacies. J'étais au fond, assise dans la
rotonde, j'avais oublié de presser le bouton pour descendre à mon arrêt. Dans la panique, j'ai appuyé trop en
retard, mais le chauffeur a freiné, un gros coup de freins qui fait valser en avant, j'ai posé mes feuilles
à côté de moi pour sortir mes clefs et je suis sortis du bus, sans toutes mes phrases, sans tous mes mots, là,
mes feuilles oubliées sur la banquette du bus. Peut être qu'alors un beau garçon qui lit sous sa mèche châtain
a ramassé mes feuilles de mots de lignes de phrases et continue à remplir, avec de belles images qui font
sourire, peur, pleurer, chanter, aimer. Un garçon qui lit Sartre, il fait Philosophe. Un garçon qui
lit Oscar Wilde, il boit du thé avec un air anglais. Un garçon qui lit Rimbaud, c'est un garçon avec qui je
dois me marier et qui doit avoir éternellement 17 ans et marcher sur une promenade pleine de tilleuls verts.




Jeudi 24 avril 2008 à 3:18



Vous me demanderez ce que je fais devant mon ordinateur à écrire et à écouter Estrella Morente, à avoir envie d'apprendre le Flamenco et me poser quinze milles questions pour demain. Je vous retourne la question: Qu'est ce que je fais là? Je me gratte le crâne en me posant bien fort cette question, qu'est ce que je fous là. Je me sens couci couça, un peu comme une mercredi soir de première semaine de vacances, seule à être éveillée dans la maison. Je me sens les fesses entre deux tabourets, sans savoir sur le quel je dois m'asseoir, je vous assure que ce n'est pas très confortable comme position, il y a mieux comme le fauteuil à bascule du salon en bois, lui il est bien pour faire la sieste ou ne rien faire. Je cherchais les idées il y a deux jours, j'en ai eu une bonne, je l'ai exploité, à vous de juger. Enfin j'avais un truc en tête, quelque chose à développer, à faire murir sans faire pourrir non plus, si on attend trop longtemps pour manger un fruit il finit par avoir de grosse tâche brune et ne plus être bon. C'est exactement le même fonctionnement pour les idées, les intuitions, les envies, les pulsions créatrices. Sur le moment, elles veulent tout dire, elles ont leur sens dans la situation là, actuelle, de l'instant présent! Si trois jours passent avant de les réaliser, à quoi bon, elles n'ont plus de sens, ça ne vaut plus rien. En sortant de la chambre de Floriane j'ai eu L'idée, j'ai cherché le trepied, je mis des draps par terre, j'ai pris le chapeau et hop, il est trois heures passées, je discute avec vous (enfin plutôt jolie monologue!) au lieu de dormir, en étant plutôt contente de mes pulsions créatrices.







Mardi 22 avril 2008 à 18:49




En ce moment, c'est un peu le néant, ma tête est une grosse coquille de noix vide,
je ne pense à rien, plus à rien, rien de rien. J'essaye de créer des choses, mais ça finit
toujours en je suis nulle j'y arriverais pas regarde c'est moche. Il m'arrive tout de même
de me poser et d'avoir l'esprit un peu plus tranquille pour faire quelque chose de mois ordinaire,
quelque chose dont je suis fière, quelque chose que je vais montrer tiens regarde c'est moi
l'ai fait. Mais des fois, je reste les bras ballants avec mon appareil photo dans les mains
sans savoir quoi faire, comment faire, complètement vide. Les idées font la grève, ou bien elles
se sont enfuies, je leur fais peut-être peur. Si je tapais avec mon poing fermé sur mon crâne,
je suis sûre que ça sonnerait creux, une noix de coco vide, une vieille caboche qui circule
plus beaucoup, qui a du mal à fonctionner. Les vacances c'est fait pour ne pas réfléchir
juste faire les choses comme on les sent, un peu sous l'impulsion du moment, soulagement
primaire des envies soudaines d'aller dans Paris et d'écouter les oiseaux au Luxembourg, de
dormir quasiment toute la journée, se dire il faudrait que je me mette à travailler. Les vacances
c'est fait pour faire des trucs qu'on ne fait jamais comme aller au Zoo ou à la piscine, voir les
animaux, ça fait longtemps que je n'ai pas vu de lion, ça me plairait de revoir leur crinière,
ça ne doit pas être facile à coiffer tous les matins. Et les grandes girafes, les zèbres, les
ours. Les tortues. Toutes ces bêtes seront peut être une source d'inspiration pour rédiger
quelque chose, un petit texte, un paragraphe, un truc qui ressemblerait à un texte.
Imagination, inspiration, où êtes vous?








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