Dimanche 8 juin 2008 à 11:07


C'était très étrange cette grande maison vide, juste moi, qui marche.
Les enfants là haut, je suis sûre que si je n'avais pas fait craquer le parquet je les aurais entendu respirer. Les murs étaient blancs, il y avait de grandes armoires remplies de livre, de mots qui s'entassent, qui ont vécu un moment, lorsque les yeux avides d'histoires les parcouraient.
J'aperçois sur l'étagère du haut des livres de philosophes: Spinoza, Nietzsche, Sartre. Oui, je connais tout ces noms, mais je ne sais plus à quoi les rattacher. C'est bête à une semaine du bac philo.
J'éteignis toutes les lumières sauf la grosse lanterne sous l'escalier à côté du bouquet de coquelicot
et de la petite sculpture moderne. Il y avait à côté un vieux bureau en bois, je sentais qu'il avait vécu de nombreuses heures à soutenir les coudes d'un élève studieux, lisant, réfléchissant, critiquant les
vacheries philosophiques. La chaise grinçais lorsque je m'y asseyais, elle a dû bien vivre aussi,
à soutenir quelques générations de futures bacheliers. Je n'ai jamais été dans une maison où
le silence est si effrayant, j'ai peur qu'au moindre bruit, tout s'éveille, je marchais sur la pointe
des pieds, en retenant ma respiration pour ne pas gêner leur sommeil. Je m'assis près de la table, j'ouvris mon cahier d'histoire, tout en sorant mes crayons de couleurs, mes fonds de cartes, essayant tant bien que mal de me souvenir des noms de villes russes, d'Asie du Sud, mais rien ne venait. Le vide, le creux, le Néant. Stupeur




Vendredi 6 juin 2008 à 16:05

Dans moins d'un mois, les résultats tombent.
J'harcèle la Sorbonne pour Musicologie.
J'ai été sur le site de la sorbonne Musico pour voir les annales de L1
j'ai doucement ris (jaune)

Faudra remplir ça sans piano, juste le diapason.
Courage moi même.

Jeudi 5 juin 2008 à 15:22


L'euphorie retombe, comme des milliers d'éclats de verres brillants encore dans mes yeux. La tension était si tendue, comme un petit élastique qui fait quatre fois le tour de la queue de cheval, au dernier tour on se demande toujours si l'élastique va tenir ou bien s'il va craquer. Je ne savais pas comment tout allait se passer, je regardais le public arriver un avec des yeux de petite fille perdue et apeurée, je n'avais qu'une envie, fuir courir vite me cacher sous les fauteuils rouges des gradins pour regarder le spectacle, une vraie petite souris. J'avais peur de ne pas être respectée, évidemment, tout ne peut pas plaire à tout le monde. La jupe rouge volante, les chaussures à talons noires vernies m'ont aidé à rentrer dans mon personnage, à être Carmen. Les basses résonnaient dans le piano à queue Pleyel qui régnait sur le coin  droit du plateau. Je me suis mise devant là, tellement près des spectateurs, j'en avais le vertige non ne les regarde pas tu vas tomber. Je regardais droit devant moi, dans le noir en essayant de voir un garçon à qui j'exposerai ma philosophie de l'amour. Il était bien là devant moi, il se formait sous mes yeux, et je lui parlais, je lui disais prends garde à toi, les talons de la danseuse de flamenco claquaient sur le plancher. Il fallait que la voix couvre tout ceci: les talons, la peur, cette forme masculine imaginaire. Je faisais vibrer le diaphragme tant que je pouvais, il me répondait au doigt et à l'oeil, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Les accords du final sonnèrent, j'étais soulagée, bien, plus de stress, plus de peur, ouf. Il fallait encore attendre un petit peu avant de remonter sur scène, la Javanaise de Pauline Croze m'attendait, à nous deux. Thomas et sa petite guitare et Angéline dans la petite robe noire avec le micro qui ne fonctionnait pas. La régie a réglé ce petit problème, j'allais attaquer ce gros morceau de la chanson française tout doucement, sans peur, sans rature, avec juste la joie de la scène, l'euphorie de vivre une chanson. Je me sentais pousser des ailes, je m'envolais dans les hautes sphères musicales, Gainsbourg et Pauline Croze se donnant la main gaiement juste derrière mon dos pour m'aider à franchir cette petite étape. L'euphorie est retombée, ce matin à 6h du matin mes yeux se fermaient tous seuls, mais je n'appréhendais même pas l'examinatrice d'anglais et ses mots bizarres. Pas de panique, pas de mains qui tremblent, tellement bien et sereine ce matin que j'ai oublié ma trousse sur mon bureau en partant de chez moi, arrivée à mon oral d'anglais, je n'avais rien pour écrire. Je suis une tête de linotte quand je suis bien.

 

Mardi 3 juin 2008 à 20:53


Là ça bouillone, je veux frapper partout, dans tout, sur tout le monde, tout ce que je croise sur mon passage, ça vole en éclat, j'explose, je sentais que ça ne pouvait pas durer éternellement, je t'ignore, mais tu es là, toujours présent, là je ne veux pas te voir, plus te voir, sors de ma vie. Prendre ta tête en faire du ballon de foot avec, et shooter dedans, ça me défoulerait bien ça oui, tiens pourquoi pas. Demain ne te pointe pas au spectacle, j'enlève ton nom de la liste, de mon coeur, rayé à jamais, depuis longtemps. Je ne peux plus te voir, plus te sentir, juste là, près de moi, non plus possible, juste impossible, tes yeux me donnent la gerbe, ta voix me fait sortir les griffes, ta présence me dégoute. Je ne peux te nier, j'ai ton sang. Mais si je pouvais, j'échangerai tout mon sang avec quelqu'un d'autre. Je ne supporte plus, bientôt je m'exile loin, sans toi, pendant deux mois, pas de pseudo puissance au dessus de moi, je n'aurais pas ce poids au dessus de mon crâne qui menace de me tomber dessus au moindre geste, à la moindre parole. A l'autre bout de la terre, je vais respirer un air libre, qui n'est pas polluer par tes paroles, par tes meurtres verbaux continuels, je vais pouvoir respirer tranquille, paisiblement. Je vis comme un fantôme pour ne blesser personne, pour ne rien provoquer, une véritable ombre qui erre de pièce en pièce, qui mange vaguement attablé avec le reste, ceux qui n'existe qu'un moment, ceux qui coulent aussi dans mes veines, si je pouvais tout chanter. On a la vie qu'on est, on est ce qu'on est, pathétique réalisme qui martèle chaque minute. Ne viendrais tu pas, Dame Fortune, venir à me rencontrer et m'envelopper de tes bras réconfortants? J'attends d'être enivrer de ton étreinte charnelle, presque informelle, je t'attends, je t'ouvre mes bras, mon coeur, ma vie.

30 Seconds to Mars - Fallen

Lundi 2 juin 2008 à 17:47


Il bruine, il pleut, il fait soleil, il fait froid, chaud lourd moche beau.
Ce n'est pas des conditions pour travailler ça!
La planète fait n'importe quoi, ça joue sur mes petits nerfs en ébullition. Les jours je les compte jusqu'à ce qu'il ne me reste plus qu'une main, 5 doigts, pour compter le jour J. En attendant je suis là, je ne fais rien, je me dis oh 14 jours, finger in the noze tout va bien j'ai le temps. Comme le matin, je reste dans mon lit jusqu'à 6h30 pile, même si je suis réveillée à 6h29, hors de question que je me lève avant, je suis large, je garde chaque petite minute. Après c'est la course, je saute dans mon pantalon, les yeux pas en face des trous, j'avance à tâtons, je me grouille. Tandis que quelques éclaircies réchauffent l'air, je pars à la hâte, en oubliant la moitié de mes affaires. Pas grave, fin d'année= glandage.
Zut le bac.






























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