Dimanche 8 juin 2008 à 11:07


C'était très étrange cette grande maison vide, juste moi, qui marche.
Les enfants là haut, je suis sûre que si je n'avais pas fait craquer le parquet je les aurais entendu respirer. Les murs étaient blancs, il y avait de grandes armoires remplies de livre, de mots qui s'entassent, qui ont vécu un moment, lorsque les yeux avides d'histoires les parcouraient.
J'aperçois sur l'étagère du haut des livres de philosophes: Spinoza, Nietzsche, Sartre. Oui, je connais tout ces noms, mais je ne sais plus à quoi les rattacher. C'est bête à une semaine du bac philo.
J'éteignis toutes les lumières sauf la grosse lanterne sous l'escalier à côté du bouquet de coquelicot
et de la petite sculpture moderne. Il y avait à côté un vieux bureau en bois, je sentais qu'il avait vécu de nombreuses heures à soutenir les coudes d'un élève studieux, lisant, réfléchissant, critiquant les
vacheries philosophiques. La chaise grinçais lorsque je m'y asseyais, elle a dû bien vivre aussi,
à soutenir quelques générations de futures bacheliers. Je n'ai jamais été dans une maison où
le silence est si effrayant, j'ai peur qu'au moindre bruit, tout s'éveille, je marchais sur la pointe
des pieds, en retenant ma respiration pour ne pas gêner leur sommeil. Je m'assis près de la table, j'ouvris mon cahier d'histoire, tout en sorant mes crayons de couleurs, mes fonds de cartes, essayant tant bien que mal de me souvenir des noms de villes russes, d'Asie du Sud, mais rien ne venait. Le vide, le creux, le Néant. Stupeur




Par MavangElle le Dimanche 8 juin 2008 à 18:18
Il y a des morceaux de vie qui passent.
On en oublie certains, on en retient quelques uns.
Et d'autres... d'autres, on les écrit.
 

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