Dimanche 20 avril 2008 Ã 15:40
Au début, j'étais assise près de Carole, sur les longues
banquettes en velours rouge. Le saxophone me berçait doucement avec ses
mélodies sinueuses, je m'envolais dans les hautes sphères de la musique, la clarinette se balançait, chantait des airs d'ensorceleur de serpent. Mes
épaules commencèrent à bouger en rythme, juste d'avant en arrière,
discrètement, quelques uns dansant nonchalamment sur la piste, mais je n'osai
pas encore les rejoindre, la musique ne m'emportait pas encore assez pour que
je me mette debout et que j'ondule sans penser à l'entourage. Je me lève enfin,
ne supportant plus de me tortiller sur mon siège, je suis allée rejoindre les
autres, qui étaient beaucoup plus nombreux, ils se laissaient porter par les
coups de plus en plus rapide que le batteur donnait sur les caisses et les cimballes de la batterie. En me joignant à eux, je reçois une décharge électrique qui me transporte ailleurs, loin, dans un club de jazz, où je danse sans prêter attention aux regards indiscrets. Je bouge, je danse, ma tête part dans tous les sens, je ne contrôle plus, je laisse parler mes bras, mes hanches, ma tête, j'aime cette sensation d'abandon de l'esprit, il est parti loin, je ne sais pas où, je ne veux pas le retrouver, je ne pense à cet instant à rien, juste à la musique rafraichissante, je m'agenouille auprès de cette cascade de note, et je bois tant que je peux, je sais que le bonheur musicale ne dure qu'un temps.