Dimanche 6 avril 2008 à 21:15

Je reviens fatiguée comme si je n'avais pas dormi depuis 15 jours, avec des poches sous les yeux grosses comme les roues du camion qui était embourbé dans la boue dans la très longue allée. Les roues patinaient, comme les danseurs sur glace, mais n'avançaient pas. On poussait derrière, mais le camion restait sur place, alors que nous étions bien 15 à pousser avec toute la force de nos petits
bras, tandis que les scouts se couraient après pour gagner une pince à linge libellule, papillon, coccinelle.

La longue allée était très grande, je ne voyais plus la fin en avançant avec les grandes barres vertes du Marabout sur les épaules. Elles s'entrechoquaient là haut, près de mes oreilles, le bruit retentissait au fond de mes tympans gling gling  je suis sourde. Sous la grêle, tous les enfants avançaient comme un gros troupeau de lamas dociles, avec dans les bras des petits bouts de scènes, une poubelle, leur sac à dos, une des caisses à nourritures, une toile de marabout, tout en pataugeant dans la gadoue grincheuse, couinant à chaque passage. Les tentes s'entassaient sur le bords de l'allée, et j'ai bien cru que le ciel nous tombait sur la tête, la grêle dégringolait, de minuscules bouts de glace dures nous trempaient le visage, j'avais l'impression de prendre une douche en plein air, comme dans la publicité Tahiti, nous avions essayé cet été au camping, mais il avait arrêté de pleuvoir lorsque nous commencions à nous savonner. Les scouts restaient sous la pluie, ils piaillaient, braillaient, la ciel gronda, un éclair  trancha l'horizon, et un coup de tonnerre monstrueux éclata. Etrangement, j'en riais, comme si ce n'était pas réel, il fallait continuer à bourrer le gros camion enfin dégagé de
l'allée boueuse.

Il fallait faire 200 sandwichs, 200 sachets repas, couper en petits morceaux 5 paquets de 10 morceaux de dindes et les faire cuire, griller 80 steak, monter des tentes en pleine nuit, ne pas avoir froid, ne pas se couper avec l'opinel, ne plus rire à gorge déployer sous la tente alors que les scouts jacassent à côté au risque qu'elles se moquent de moi.
Vendredi soir, c'était Soirée Cité de la peur au local dans le noir. Nolwenn et Stéphanie rigolaient du gag à venir alors que la scène commençait à peine. ça sentait dans l'air une odeur de printemps, de pelouse fraichement arrosée par l'arrosage automatique, de fleurs qui s'ouvrent et qui laissent s'échapper des parfums enivrants et laissent apparaitre de chaudes couleurs. Je sentais dans l'air en revenant à vélo par les bords de Marne ce léger gout de Printemps, cette odeur chaleureuse qui annonce les vacances.





Par Miroir.aux.Allumettes le Lundi 7 avril 2008 à 21:48
Carpe Diem, oui, j'ai pensé à toi :)

Et, haaaan, sacrenomdidjou, la photoooo est.
(!)
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://ciel-contre-nuage.cowblog.fr/trackback/2516154

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast