Les amoureux m'énervent, je n'aime plus l'amour. Il me fait tous les jours
des infidélités, Cupidon plante toujours ses flèches dans le coeur des autres,
l'amour ne m'aime plus. Il cajole les âmes frêles, les câline doucement, sèche
les larmes et laisse pour compte les plus désireux d'aimer. Il est tout seul
pour tout un monde, c'est peut être dur comme travail. Il y a des choses
assez étranges qu'on fait lorsque l'amour nous a creusé un trou si énorme
qui auparavant était rempli au fond de notre coeur qui maintenant un vide
abyssal se fait sentir loin dans le désert de nos sentiments. Alors, d'accord,
Cupidon, tu veux la guerre, tu vas l'avoir, je n'aimerai plus jamais les garçons
(ni les filles) et il faudra vraiment m'envoyer plusieurs flèches pour que je
comprenne que le garçon est bien. Parce qu'en plus parfois, tu n'es pas très
explicite: tu donnes de faux espoirs, moi, naïve, j'y crois, les yeux grands
ouverts, mais c'est une image complètement flou que je vois, aveuglée par
la recherche d'un bonheur utopique. Je suis mon chemin, un peu apeurée
par ce qui m'attend, par l'inconnu que je vais rencontrer à l'autre bout de la
terre dans quelques mois, peut être qu'il se cache sous une pierre l'amour,
tu serais un peu exigeant de m'envoyer à l'autre bout des mers et des oceans
pour trouver mon bonheur. Sûre, le voyage vaut la peine. Ce serait si bien,
Paris, sur la Seine, un groupe de jazz sur les quais, oublier les trains, les larmes
pathétiques au départ de train. Croire qu'on peut aimer pour de vrai, sans
mensonge ni fourberie, tout cela peut être vrai, non?
L'amour ne m'aime plus, et je n'aime plus l'amour.