Les moments de l'après, les moments d'avant, les moments qui n'auront plus lieu. Les moments dont on se souvient, qui se déchirent, dont on voudrait ne pas se souvenir. Ceux qui blessent, qui nous font pleurer, alors qu'on veut garder tout ça, et ne pas l'exposer, calmer discrètement la douleur, car au fond... la douleur. C'est l'âbime dans laquelle s'engouffre tant de choses. Elles doivent y rester, pour mieux mettre en valeur les belles choses. Ces moments de complicités, d'amour, d'amour, d'enchantement, de magie et de nous. La glace sur le lit, le glaçon, le jus d'orange d'après, la télé dans le lit, l'araignée au plafond, les costumes pour la soirée déguisée hypothétique, les mains, les bras qui se racontent des histoires qu'on ne peut exprimer autrement qu'avec le corps. Le petit déjeunée sur la terrasse, sous le soleil, les liaisons dangereuses dans le jardin, et tout le passé, le bon le mauvais, tout ce qui était nous. Oui, j'ai mal, je saigne, je crache du sang, ce sang c'est ma douleur qui se colle à ton coeur. Je crois savoir que tu souffres aussi, tu es un être humain. Je fais semblant, on m'a dit que j'étais bonne actrice. Je feins la joie, le rire, alors que j'implose, je plis sous le poid des trop lourdes peines qui m'enssevelissent. Mais, tu vois, malgré tout je suis debout, là , devant toi, tu verras, personne ne peut me détruire, même pas toi. Personne, on s'en sort toujours, seule ou pas, et ce n'est pas une question de faiblesse.
Je regarde vers le haut. Bientôt dans le metro, pour me blotir dans les bras d'un autre. Me consoler, essayer de trouver de l'amour, de l'affection, des mains pour serrer les miennes, des réponses et des mots qui rassurent pour ma sécurité, mon bien être, et puis de l'amour, qui sait, j'aimerai, tout trouver. Le temps est long, mais il fait son travail. Je n'ai plus de haine, juste le coeur gros comme une pastèque. J'ai trouvé un moyen d'hurler en silence, écrire et jouer. Je joue les morceaux, les notes qui dansent sur le papier, j'essaie de les faire chanter, leur dire qu'il faut qu'elles racontent une histoire.
On aimerait tellement éviter cette phase de transition et pourtant c'est là qu'on apprend la vie, c'est dans sur ces peines là qu'on se construit, même si c'est dur.
Alors je te souhaite plein de courage. Et je te fais pleins de bisous.