Lundi 13 octobre 2008 à 23:51


En arrivant, je me sentais triste. ça fait un mois que je vais à Paris tous les jours, et quatres inconnus sous les roues de mon RER ou de mon métro depuis. J'ai de la peine pour eux, et ce matin c'était un vrai bazard pour aller à Malsherbes. J'ai dû prendre le bus dans Paris, voir la ville s'éveiller. En arrivant, il était seul face au piano, avec sa partition de Moussorgsky. Il m'a un peu fait mal, avec cet air un peu mélancolique. Je ne suis pas rentré tout de suite, je voulais juste le regarder, des petites minutes rien qu'à moi, oh non,  même pas des minutes, quelques secondes, rapides, hop, instant capturé du beau garçon de M1 devant le piano de la salle 205. Je suis entrée, en lui demandant s'il avait eu beaucoup d'élèves ce matin. Aucun, il était seul depuis 8h. J'ai sorti mes partitions, je me sentais encore toute petite, 1m50, alors que je faisais presque la même taille que lui. Tout m'impressionait: son sourire, ses yeux, sa taille, sa manière de jouer ou juste de regarder quelque chose, de me parler. Ce que j'avais entre les mains c'était vraiment simple, vraiment, je me sentais désemparée, face à lui je me demandais si je pourrais faire mieux que chez moi. J'ai commencé à jouer, je sentis que j'allais me tromper de partout, ne pas faire l'ornement, faire un la bémol... Il était là, juste derrière moi, il mettait ses mains au dessus des miennes pour me montrer. J'avais l'impression de revivre un truc du genre brun veste en cuir quai de la Seine mais à la fac dans une pièce et devant un piano en quinzes milles fois plus électrisant, des milliers de battements de coeur en même temps, des choses bizarres, des choses qui se contrôlent pas. J'ai décidé de venir chaque semaine pour le voir, pour essayer de progresser en déchiffrage, même si je dois me lever tôt. Je pourrais rester surement les deux heures. ça n'a pas de prix le progrès en déchiffrage. En sortant du cours, je suis allée m'attablée dehors, essayant de faire de la théorie. Ivana et Mélissa sont sortis, je me suis assise près d'elles. Nous discutions de l'analyse, de comment faire les accords avec I IV V èmes degrés. Et puis il est passé. Petit mouvement de main, sourire et il s'est enfui. Oui, maintenant, j'afirme, mes deux jours préférés sont le Lundi et le Jeudi.


Là bas il est 17h39, tandis qu'ici il est 23h41.

Par maud96 le Jeudi 16 octobre 2008 à 22:40
Cà fait du bien , de respirer des bouffées d'air comme çà, dans ton blog. Heureuse d'avoir lu, ici et au dessus, que cette école où tu te sens si bien rejoint toutes tes aspirations... Bonne suite dans l'expérience...
Par ciel-contre-nuage le Mardi 11 novembre 2008 à 23:59
merci à toi de me suivre, et de recevoir ce que j'espère toujours donner en écrivant...
 

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