Mardi 24 mars 2009 à 20:46


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J'allais chercher Théo à l'école primaire à 16h30, comme chaque Mardi. Parfois, je rate le bus, il arrive pil poil quand j'arrive à l'arrêt je grimpe dedans et m'assoie. D'autres fois, il passe juste devant moi, et je reste là, piquée sur le trottoir à me dire je vais être en retard. J'attends toujours 10 minutes le prochain, ça me parait une éternité, comme si le temps s'allongeait exprès pour me punir de ne pas être rigoureuse dans mon travail. Il arrive enfin, et durant tout le trajet, quelques 10 minutes, je prie pour qu'il grille tous les feux, qu'il avance plus vite que d'habitude, que personne ne descende entre l'arrêt où je suis montée et celui où je descends. Quand il passe à l'orange, je me dis mais oui c'est bon yavait le temps de passer! Quand il s'arrête je me dis mais pourquoi tu t'arrêtes?! Alors que la seule fautive de ce retard, c'est moi. Une fois à l'arrêt, je cours, je saute, je vole jusqu'à l'école sinon les grilles seront fermées et moi, je me retrouverais stupide devant la grille à sonner pardon, oui excusez moi, je suis en retard, oui merci, d'accord je le cherche dans la cours. Aujourd'hui, ce fût l'un de ces jours où le bus arrive juste au même moment que moi à l'arrêt, je monte, je m'assoie. Deux arrêtes plus loin, une petite fille est montée. Elle tenait à la main son carnet de correspondance avec écrit sur la première page: 5ème D. Elle s'est assise juste derrière moi en mettant son gros sac à dos sur ses genoux. Elle me rendit nostalgique de ces années collèges qui me parurent soudain très très loin derrière moi. Des fois, j'aimerai y retourner, être obligée d'apprendre des choses qui ne me serviraient jamais, faire des sports inutiles comme l'accro sport ou l'ultimate, être sage, essayer. Et pouvoir penser à l'avenir qui me semblait si loin, et se dire, bon déja le bac, après on verra. J'ai regardé la taille de son sac à dos, il était énorme, il devait être rempli de livres. Je détestais apporter mes livres en cours, mon sac pesait toujours une tonne, et dès le début de la 4ème, je pris une sage décision, je décidai de demander à mes voisins de rapporter les bouquins des matières que je n'aimais pas. Jamais je n'ai ramener mon livre de maths depuis la 4ème. Ni celui de Physique, ni celui d'SVT. J'avais jeté ces matières par la fenêtre, elles ne m'intéressaient plus, j'avais tiré un trait dessus. Celui d'Histoire géo me posait problème, car j'aimais bien ça mais le livre était vraiment très gros: toute la révolution française prenait déja 40 pages! Je le prenais quand j'y pensais, mais je me faisais disputer, il fallait toujours avoir son livre, et comme j'aimais bien la prof, je ne voulais pas la decevoir. Le livre d'espagnol n'a jamais vraiment dû bouger du tiroir en 4ème et 3ème, la prof était une vraie peau de vache, elle ne faisait aucun effort? Moi non plus. Dommage qu'il n'y avait pas de livre de musique, car celui ci aurait été tous les jours dans mon sac. Même si le cours de musique n'était que le Mardi. Un sanglot me tira de toutes ces reflexions. La petite fille de 5ème D pleurait, et elle avait le hoquet. Pleurer c'est triste, mais pleurer et avoir le hoquet, c'est amusant. Je m'approchais, tout en hésitant à lui demander si ça allait. Cette question est vraiment stupide. ça va? alors qu'elle était en train de pleurer, c'était vraiment bête. Mais que dire? Elle se tourna vers moi, les yeux pleins de larmes en hochant la tête. Qu'est ce qui pouvait faire qu'elle pleurait? Elle devait aimer pleurer dans le bus. J'aime pleurer dans le bus, surtout dans le métro. Surtout dans la ligne 6. ce doit être le métro où j'ai le plus pleuré de ma vie, surtout à Montparnasse, en montant après être revenu du Mans. Je me souviens, les gens me regardaient tous comme une bête de foire, ne sachant que faire. J'appuyais ma tête contre la vitre fraîche, je laissais dégouliner ma peine le long de mes joues, je me fichais pas mal que l'on me voit pleurer, surtout quand il faisait nuit dehors. C'est les pires larmes de ma vie celles de la ligne 6. Celle du bus, comme ce matin tout début Septembre, en montant dedans je me suis dis mais t'es tombée sur la tête ma vieille, pourquoi t'as fais ça?!!  Il y a eu d'autres larmes, les pires pires de ma vie, mais dans un tout autre contexte, dans un froid glacial, sans vie, inhumain. A 16h29, j'arrivai à mon arrêt, je sautai du bus, courant pour arriver avant que la sonnerie de l'école ne retentisse. J'aurais aimer dire à cette petite fille de 5ème D pleurs encore, le bus, c'est le meilleur endroit pour pleurer, avec le métro et le train.




Par Sans.cible le Mercredi 25 mars 2009 à 16:32
Et ben hier, on était mardi, ça a sonné à 17h25, à 17h26 je me dépêchais de sortir de cours de russe. J'ai couru et j'ai marché vite. Le bus de 35 m'est passé devant. Bon d'accord, le trajet se fait en 10 minutes et j'en avais 9 mais bordel (pardon) le chauffeur m'a vue et a quand même démarré! (alors que d'habitude, le mardi, et c'est pareil le jeudi, j'ai toujours ce satané bus qui m'évite d'avoir trop de monde qui prennent les places assises :P)
Par Natura-Of-Dr3am le Vendredi 10 avril 2009 à 21:19
Je sais pas si j'oserai un jour pleurer dans le bus ou le métro.
Mais je sais que ça sera inévitable : un "amoureux" qui habite Paris, alors quand on se quittera sur le quai de la gare, ça fera toujours beaucoup de peines, et quelques larmes au passage.
Par http://www.detecteur-de-fumee-daaf.fr le Samedi 9 juillet 2016 à 8:50
Ce week end je vais camper avec mes petits louveteaux.
 

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