Mercredi 31 décembre 2008 à 15:43


Il n'y avait pas de volets à ouvrir, ni à fermer le soir. Notre chambre était contre la cuisine qui servait au Punto Joven. Le Mardi et le Jeudi, c'était un restaurant où les jeunes pouvaient venir manger pour rien du tout. Un soir nous y avions mangé, nous avions parlé de choses tristes, sans pour autant pleurer, soit par fierté, soit juste car ça ne faisait plus aussi mal qu'avant et que la douleur ne se manifestait maintenant par des mots et presque plus par des pleurs. Mais le soir, ce soir là j'avais doucement pleuré, c'était un mélange assez curieux d'être contente d'être là, dans mon duvet dans le lit en hauteur Tiphaine en haut, moi en bas, à la Casa del Distrito, à Cochabamba, et en même temps des trucs bêtes, un peu tristes qui reviennent d'un coup, et sans m'en apercevoir j'étais mi triste, mi heureuse, coincée entre deux humeurs à 23h. Ce matin, lorsque j'ai ouvert les yeux, j'avais vraiment envie de pleurer. Je me suis dit mais pourquoi je rêve de tout ça, merde. Ce coup ci, c'était une histoire glauque avec Alexis qui avait escroqué un bolivien à la Cancha et je ne sais pas comment trois jours plus tard, c'était une course poursuite incroyable où Alexis a finit dans une piscine, et moi j'étais en dessous de la piscine, dans une salle avec le plafond transparent donnant sur la piscine. J'étais avec un garçon, oui, il s'appelait Amédénon, je ne sais pas d'où sort ce prénom, ni d’où il sort lui. On regardait ce qu'il se passait dans la piscine tout en discutant depuis combien combien de temps tu es en Bolivie? ça va faire trois ans. Oh, comme j'aimerai avoir la force de... et puis soudain, plus rien haut, juste ma bouche sur la sienne, et stop, je l'ai regardé un peu débile, pourquoi j'ai fait ça, je me souviens que c'était un garçon avec une barbe de trois jours et les cheveux pas très coiffés mais j'aimais le côté aventurier.  Je lui racontai Alan, Arani, le charque avec la viande qui sèche sur les fils à linge à la Tortuga, c'était bête de lui raconter tout ça il devait connaitre, au bout de trois ans. J'ai ouvert les yeux, le souffle court, pourquoi toujours rêver de choses si loin. Maintenant, je pense Bolivie, j'aime Bolivie, je rêve Bolivie, je suis Bolivie. Mon coeur bat là bas, je suis coupée en deux, totalement fêlée avec une brèche immense entre Paris, mon Paris d'amour, et de l'autre côté, la Cancha, les chiens errants, les feux après les carrefours les taxi à 1 euro,  la guitare dans la rue la nuit en revenant du Dali je ne sais pas tout ça c'est dans mon esprit, j'y pense j'y pense, j'en rêve la nuit, et le matin quand j'ouvre mes volets en espérant voir la Calle Tarapaca et les centaines de fils électriques qui se chamaillent sur les poteaux, je n'aperçois que le parc de derrière la maison. Je suis en France, et ça me surprend tous les jours.

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Par bulle2coton le Mercredi 7 janvier 2009 à 13:22
et en regardant ça je rêve de m'envoler.
 

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