On laissait aller le corps, au son des peaux vibrantes des tambours. Tous battaient en rythme, quelques baboss dansaient nonchalament sur l'herbe, pied nus pour quelqu'uns. Le corps veut se débattre, et crier avec ses bras, peut être pour raconter une histoire. Boum. Le pied devant, les mains partent dans tous les sens, le ventre ondule sensuellement, les jambes sautent, le corps est en émoit. Les jambes nous portent tant bien que mal, le cerveau tente de diriger tout, nous donne la force de bouger. On se défoule, à gauche, à droite, comme si j'étais au milieu d'une savane. Aucun lion à l'horizon, juste une tribu qui joue, qui me donne des frissons, la musique est universelle. Je perçois un message, je le capte, je le mange, je le bouffe. Je ne sais plus rien faire, le corps a enfin prit le dessus. J'ai chaud, très chaud, on se colle, des autres viennent, ils empietent sur mon espace vital, je me décale et recommence. Je danse, j'aime. Je me sens bien sous ce soleil de plomb qui ramolli l'esprit, je ne pense plus à rien.
J'ai attrapé des coups de soleil, cela faisait bien longtemps, Je mpe serai cru en Aout. Demain je sors de prison, je serai Moi. Je ne vivrai que pour Moi et pour Nous. Je vais devenir quelqu'un et exister en tant que tel. Ma tête ne tenait plus debout à 6h46. Il faut se lever, le soleil monte dans le ciel. Je vacille, je titube, mais reste campée sur mes deux jambes, solidement. Il fait froid, je m'habille lentement, pour ne pas me brusquer. Demain, je serai Moi. On sera Nous, et bientôt (dans combien de temps, prenons des bonnes décisions, et faisons des confessions.) plus qu'un seul. C'est mon dernier jour de prison, je suis en devenir, demain je serai construite.
Demain je serai Moi.