Lundi 10 mars 2008 à 22:30





Ils rentrent tous du travail, tout en haut des tours illuminées de la Défense. Costard, cravate,
petite mallette, ordinateur portable en bandoulière. Lunettes noires carrées Dolce Gabbana?
Le type en face de moi a un blouson g-star noir, petit trench d'homme brun ténébreux au
regard troublant qui rentre du boulot. Metro-boulot-dodo? Je ne sais pas à quoi pensent
tout ces gens. Et cette femme asiatique adossée à la paroi métallique jaune du RER. Elle
pense peut être à son petit bébé grandissant dans son ventre bombé. Elle a un sac vert,
des portés et des notes de musique sont dessinées. Elles dansent sur le tissu, c'est plutôt
jolie et en bas du sac, sous l'amas de musique silencieux, il y a une signature: Mozart.
J'aimerai lui demander si il existe en Chopin ou Liszt mais elle descend à Châtelet, ce
sac restera un mystère. Je découvre alors derrière un homme blond, le dos courbé, il
semble porter le poids du monde sur ses maigres épaules. Il tient un bouquet de jonquilles
dans les mains, il a une alliance à l'annulaire gauche, marié? Fiancé? Il a un sourire greffé
sur son visage, comme si il ressortait du paradis pour en rentrer dans un encore plus doux
et délicat, une grande pièce remplie de coton, dans laquelle il peut s'abandonner dans les
bras de Morphée ou jouer à l'amour avec sa femme. Il descend à Gare de Lyon. Un couple
de vieux discute près de moi, j'écoute Jimi Hendrix pour avoir bonne conscience. L'homme
a le crâne dégarni, le peu de cheveux qu'il a sont hirsutes, il doit surement sortir de la tempête
qui rugit dehors ou bien il a oublié de se coiffer ce matin. Il a une grosse bosse qui lui déforme
le front et ses sourcils sont en bataille, comme s'ils venaient de faire la guerre. Mais les sourcils
des vieux messieurs sont souvent  en conflit. Je me sens lourde et lasse au milieu de cette
masse parisienne. Il fait nuit, le soleil s'endort de plus en plus tard, j'aime sentir que le
printemps approche et que les bourgeons en éclosions sont de plus en plus colorés par
la rosée du matin, touche raffinée de notre bonne vieille terre. Je vais dormir tôt ce soir,
bonne journée, fatiguante, agréable, et puis reprise.
"8/8 Excellent!"


Par Thithy le Mardi 11 mars 2008 à 23:12
J'adoore quand tu décris les gens que tu rencontres quand tu te ballades à Paris...
Bisous, ma p'tite angie.
 

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