J'imagine, un peu comme dans Pocahontas, les hommes sur le pont qui aperçoivent la terre
Terre en vue! Terre en vue!
Le pavillon flotte dans l'air, un bleu azuré règne au dessus de la tête des matelos, quelques petits nuages tremblotant parsèment la force tranquille du ciel. Le capitaine débarque sur le pont, il respire l'air de sa terre nouvelle, conquis par la forêt vierge qu'il se voit déjà abattre pour construire un fort, un port, imposer sa monnaie, sa langue, sa culture, Lui.
J'aimerais bien aller sur un bateau.
J'ai toujours voulu deux choses: être un bateau être un oiseau.
Voler Flotter. Un peu d'évasion, flotter dans l'air, en apesanteur sur le bateau, voguant à la guise des remous sous marin. Ne plus être sous contrôle, le corps se laisse guider par quelques mains invisibles, impalpables, le corps n'est plus qu'un petit chiffon blanc, un pantin désarticulé que ces mains bienfaisantes manipulent avec précaution, délicatesse, comme si elles tenaient un tissu d'or vieux comme le monde, qu'il ne fut absolument pas effilocher. Les paupières sont closes, le vent caresse ce corps à la dérive, il l'effleure, lui chante une douce mélodie sur sa peau fraîche et tendre.
Quand tout à coup, un orage vient rompre cette tranquillité nécessaire, le monde s'écroule.