Mardi 16 septembre 2008 à 12:46



Pour la première fois de ma vie, j'ai mis des chaussures à talons hier. Claire a bien voulu me les prêter, les marrons, avec cinq centimètres à peu près. J'avais le sentiment que tout le monde me regardait, m'entendait, ça faisait clac clac sur le carrelage, sur les pavés de Paris comme les femmes d'affaires sur le parvis de la Défense ou les maîtresses à l'école. J'ai descendue le Boulevard Saint Michel en sortant du RER B au Luxembourg. Je cherchais attivement le cinema les Trois luxembourg, car dans le livre que je lis en ce moment, le personnage principal va souvent au cinéma avec Mayliss voir des films de la Nouvelle Vague, sont père était ingénieur lumière, et photographe. Mais rien, juste pleins de gens, qui marchent droit devant eux, la tête plongée dans un bouquin, l'esprit embrumé par une conversation téléphonique, les yeux dans le vague, le coeur en peine. On trouve de tout à Paris. Je retrouve un peu le goût de Paris, cette éffervessence qui me plaisait tant avant que je parte. En sortant du RER, malgré moi, je me sens plutôt bien, comme si je retrouvais quelque chose qui, finalement, m'avait manqué. Je traversai alors, en bas de l'avenue du Panthéon, il faudrait que j'y aille un jour. L'avenue St Michel descend, et avec les talons, je marchais d'un pas sûr de moi mais j'avais peur de dévaler le trottoir après m'être tordue la cheville. Je suis passée devant beaucoup de magasins de vêtements, de chaussures, tous très chères. Et j'ai tourné, là, devant la forteresse. Sur le parvis, pleins de petits cafés, avec pleins de petits étudiants qui boivent un café, de gens qui discutent au soleil timide de la mi Septembre. Je me dis qu'un jour j'en prendrais un café à cette table, avec le portable posé dessus, mes cours d'harmonie et un crayon à la main. J'en rêve, c'est plutôt simple de rêver de prendre un café en face de la Fac en travaillant ses cours. Je continue à avancer, et je vois le café où est assise Mélanie Laurent dans Paris, quand elle reçoit le SMS de Lucchini qui lui dit j'te kiff grave. Moi j'aimerai bien être assise là, oui, boire un chocolat viennois, pas de café je n'aime pas, et recevoir, je t'aime, c'est plutôt simple de vouloir prendre un chocolat en face de la Fac et de vouloir recevoir un texto amoureux. Je marche toujours, beaucoup d'étudiants sont assit sur les rebords de la fontaine, ils fument une cigarette, discutent, rient, profite du soleil. Et là, je suis face à l'une des grandes portes vertes, un garde est posté devant, cela doit être ennuyeux comme travaille pensais-je. Il me demanda si je cherchai quelque chose, si je connaissai. Oui je viens m'inscrire en L1 de Musico, et... Galerie Richelieu en Amphi Guizot mademoiselle. Presque sans bouger les lèvres, en me regardant du coin de l'oeil. Là, mes talons claquent plus que jamais sur le carrelage, je sens qu'ils résonnent partout dans la fac, c'est ma manière à moi de dire que c'est bon, je vais resortir de là avec ma carte étudiante, que je reprends vraiment ma vie que j'ai laissé s'endormir il y a presque trois semaines. 



Samedi 13 septembre 2008 à 17:37

ce soir c'est soirée avec Laurine, Elsa et Julia
j'apporte dans mon balluchon un crumble aux pommes et une bouteille de rosé.
jeudi prochain j'ai 19 ans.
lundi je m'inscris à la Fac, je vais déposer le dossier, le chèque

je vais recevoir ma carte étudiante avec écrit Musicologie Paris Sorbonne en doré à côté de ma photo.
vendredi soir je fête mon anniversaire avec les copains et le 27 aussi.
je dois dire 6 choses inutiles sur moi:
  J'aime me mettre un gant humide sur les yeux ou sur le front pour m'endormir.
  Depuis que je suis rentrée de Bolivie je n'écoute que du classique et du Reggaeton.
  J'aime bien rester en serviette pendant longtemps après la douche.
  J'aurais aimé dormir plus longtemps dans ses bras.
  Ma plus courte histoire d'amour c'est 4 jours et c'était il y a deux semaines.
  J'ai peur de rater.

Vous savez tout ou presque, je vais aller m'habiller (oui j'aime rester longtemps en serviette!) et aller faire quelques emplettes pour ce soir, j'en ai besoin de cette soirée, je sens qu'on va bien rigoler.

Jeudi 11 septembre 2008 à 0:12


Mardi 9 septembre 2008 à 14:10

Journée rien, c'est le vide dans mon ventre, je n'ai plus faim.
Il y a quelque chose qui me manque, une sensation, une chaleur que je n'arrive pas à retrouver.
Peut être alors que Florian a raison que je devrais profiter de tout ce temps pour dormir, vraiment.
Appuyer sur le bouton stop de mon cerveau et ne plus penser, ne plus réfléchir.
Il y a toujours quelque chose qui tourne là haut, la vapeur qui sort des oreilles, du nez,
ça n'arrête pas, les machines sont toujours en action.
Quand j'étais toute petite, j'étais contente d'aller à l'école. Je me réjouissais de rentrer en CP
avec tous mes stylos bien rangés dans ma nouvelle trousse, le tube de colle tout neuf
et les ciseaux à bout rond achetés à la librairie. En 6ème, j'avançais à reculons devant les grandes grilles blanches du collège visité quelque mois auparavant avec la classe de CM2.
C'était nouveau, j'avais peur, avec les grands troisièmes (même si j'étais plus grande qu'eux).
L'arrivée au lycée ce fût attendre, 5 ans passés au Collège, il était temps que je retrouve les gens de mon âge. La sortie de terminale, le bac, le cri quand j'ai aperçu mon nom sur la feuille des mentions, les soirées aux bords de Marne pendant la semaine toute seule à la maison
la peinture jusqu'à 4h du matin par terre sur la moquette dans le salon
la Bolivie, les louveteaux, les vacances qui ne se terminent pas.
Beaucoup me diront te plains pas, toi, tu es encore en vacances, tu peux dormir le matin! Mais non.
Je veux y aller, j'attends la musique, elle fourmille au bout de mes doigts, elle court dans mes pensées
L'idée de rencontrer des gens nouveaux me réjouït, mais le temps prend son temps
Je trépigne comme à Noël quand j'avais 8 ans, devant la porte du salon le matin,
à attendre le top départ pour les cadeaux, en pijama les cheveux ébouriffés.
J'étais toute impatiente, je croyais encore au Père Noël, et à chaque fois, maman nous demandait d'attendre son signal pour entrer. Moi je me disais dis donc il abuse le Père Noël
il prend tout son temps, comme si j'avais envie d'attendre.
Aujourd'hui, c'est pareil. Je suis impatiente devant les grandes portes de la Sorbonne,
je sautille sur place, j'ai envie d'être aux premières répèt du Choeur avec Orchestre,
de chanter, de voir à quoi ressemble l'analyse musicale, d'avoir mes horaires, de me lever tôt le matin.
Je veux savoir ce que c'est que de prendre le métro tout les matins, je n'aime pas cette période de transition dans laquelle je vaque depuis mon retour, je me sens comme sur une île flottante
entre deux jours, entre deux expériences, comme si entre ces deux choses, je n'agissais pas.
Ma rentrée, c'est le 29 Septembre. Mon test Vocale d'orientation vers les différents Choeurs c'est le 23.
Au programme des concerts: Requiem de Verdi, Stabat Mater de Dvorak, Motets et Cantates de Mendelssohn. Je voudrais déja tenir les partitions entre mes doigts et lire.





Dimanche 7 septembre 2008 à 17:30

J'ai passé une soirée plutôt libératrice, qui vous insuffle une bouffée d'air fraîche et vivifiante, une de celles qui vous donne le teint rosée et qui nous laissent un sourire béat sur les lèvres ou des éclats de rire partout dans la tête quand on y repense. Je me suis mise sous le piano à queue pendant que la mère à Carole jouait la Sonate au Clair de Lune. J'étais entre Marie-Claire et Emmanuelle, elles riaient comme des filles de 18 ans, je me sentais comme avec des copines, toute folle, c'est comme si chaque note qui m'arrivait aux oreilles m'émerveillait un peu plus, le son venait s'endormir au fin fond de mes tympans, les notes trouvaient un recoin douillet pour venir s'y allonger et me transporter au chevet de Beethoven. Alors des petites gouttes d'eau se faufilèrent aux coins de mes yeux, discrètement, tout en se mélangeant à mes rires étouffés. Mon coeur battait à milles à l'heure, c'est sous le piano, la tête dans la caisse de résonance de la guitare, dans le corps d'un violoncelle, dans les cordes d'un harpe que la musique se comprend, s'écoute le mieux. Hier soir mon coeur s'est un peu rafistolé mais il continue à me gratter un peu, pour pleins de raisons et je commence à en avoir assez de ne pas trouver mes mots en français, et qu'ils me viennent à l'esprit en espagnol. Je voudrais continuer à dire que estoy harta, ou que no me importa de lo que la gente piense. Mais, je suis revenue, et il n'y aura qu'en cours de Musique espagnol que je pourrais me téléporter en Bolivie pendant une heure.

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