Lundi 22 septembre 2008 à 20:39



Gros dilemme:

Ces supers bottes

Ou le sac en cuir de Chez Sud Express assez grand pour juste un week end?
(c'est quand même moins encombrants que la valise bleu)

HELP ME

Lundi 22 septembre 2008 à 20:09

Aujourd'hui, en entrant à Nation, le train s'est brusquement arrêté.
Mesdames et Messieurs, Veuillez patientez quelques minutes s'il vous plait
un incident voyageur très grave vient de se produire.
N'essayez pas de sortir des wagons s'il vous plait, Merci.
C'était mon premier jour de fac, et un monsieur a mit fin à sa vie, alors que j'en commence une nouvelle.
C'est pas juste.


Samedi 20 septembre 2008 à 13:35


          Dans le bus, je pleurais, parce que 4, c'était pareil que l'année dernière, avec un an de plus. J'étais toute seule dans le bus, pas un seul veilleur nocturne, sauf moi et le chauffeur. Carole m'attendait à la gare, avec sa guitare dans la pochette noire. J'avais les yeux rouges, elle m'a dit je n'aime pas te voir comme ça, arrête meuf! Nous avons rejoint Magalie et Anaïde 5 arrêts plus loin, mon portable à vibrer 5 fois, C'était Shirley, quand elle me bip 5 fois, c'est qu'elle me dit qu'elle me promet de venir à Paris. 4 fois, c'est qu'elle voudrait que l'on soit ensemble, n'importe où sur terre. Je ne tins plus, je l'ai appelé, hola Cumpi, no puedo hablar mucho tiempo, pero te mando mucho besos, te quiero mucho, nos vemos muy pronto!! Je criai un peu, je ne me rendis pas compte du boucan que j'engendrais. Je me disais, olala j'étais en connexion avec la Bolivie là, sa voix dans mon oreille, son sourire dans le coeur, une grosse lampe de génie venait de s'allumer dans mon coeur.

          Il était déja 22h15 quand nous sommes arrivées à Paris, St Paul, petite rue qui sent le pipi.

          Carole n'habitait pas très loin de là quand elle était petite, elle jouait souvent dans le parc à côté. On a fait le tour par les quais de l'île St Louis, ma tarte aux pommes sous le bras, je n'osais pas l'ouvrir, elle était si jolie, surement très sucrée, je l'avais sentie quand j'avais mis de l'alu autour. Tous les bancs en pierre étaient pris, il y avait un coin avec des pavés tout seul. On a ouvert le marbré, Carole a commencé à jouer. Un monsieur avec des moustaches poivre et sel est venu juste derrière nous, il titubait un peu, comme un arbre dans une tempête. Sa tempête à lui c'était un bouteille de vin blanc. Il voulait manger du gras, du sucré. Son ami le poète à la longue barbe nous a rejoint, il nous a expliqué qu'il était philosophe et que son sa bible du moment était les ouvrages d'Hegel, bien qu'il n'aime pas. C'était un peu déconcertant de les avoir à côté de nous, je voulais être avec juste Magalie, Carole et Anaïde, pas avec en plus, en invités qui s'invitent seuls deux philosophes poètes ratés.

           Nous sommes partis vers un autre quai, celui de l'autre côté de l'île aux pieds de Notre Dame. Cette fois ci, il restait un banc, sous les gros cercles en fer pour amarer les bateaux. En face de nous, il y avait un autre groupe de jeunes en pic nique le Vendredi soir sur les quais. Une des deux filles avait une guitare noire laquée, elle gratouillait sans vraiment jouer. Violeta m'a appelé, j'étais toute folle. Shirley et Violeta dans la même journée, c'était du délire. Elle me dit qu'aujourd'hui en bolivie c'était el dia del amor et qu'elle m'en envoyait beaucoup beaucoup beaucoup. Soudain, j'entendis les accords de la Javanaise, la conversation s'est coupé, je courru rejoindre Carole qui chantait avec la fille qui gratouille. Je me suis rassise sur le banc, de dos aux filles. Elles préparaient la surprise. Je sentis qu'un truc se tramait, juste là, derrière moi, de la chaleur du coeur qui tournait au dessus de ma tête. J'attendis qu'elle me disent ça y est! Trois petites bougies flambaient dans leur main elles chantèrent joyeux anniversaire, et je pus enfin ouvrir mon cadeau qui s'endormait sur le banc en pierre. J'ai ouvert le petit paquet en carton, il renfermait une jolie tunique kaki de chez Etam une d'été que l'on peut mettre tard le soir sans gilet, en sentant l'odeur du chaud de Paris sur les épaules. En face, la fille qui gratouillait commença à jouer Ray Charles, je ne pus resister à l'envie, la pulsion qui me chuchotait vas y chante, c'est ton anniversaire, tout t'est permis, je ne chantai pas très fort au début et puis je regardai Carole, je nous revis sur la scène le 27 Juin dernier; elle et sa basse, Thomas et sa batterie, Nico au chant et moi devant mon piano. Alors je n'ai pas pu m'empêcher de chanter plus fort, de courir un peu partout, d'avoir de l'électricité dans le bout des doigts pour ressentir toutes les petites émotions du concert. La fille chantait avec moi, sa voix était grave et puissante, une de celle que j'admire. Je sentais qu'elle avait du poid, mais pas assez de technique. Puis j'eus envie de chanter quelque chose de long, où je ne connaisse qu'à moitié les paroles mais on s'en fiche. Solaar pleurt était parfait, il tombait à pic. Carole a joué les premiers accords et plusieurs personnes sont venues autour de nous Je peux écouter le concert? nous demanda une jeune femme. Biensûre, la musique se partage. D'autres badauds arrivèrent, firent une ronde autour de nous. La gratouilleuse d'en face et son ami aux cheveux bleus vinrent se joindre à nous, puis un autre garçon en jogging passa, il vînt chanter/raper avec nous.  Celui aux cheveux bleus fit les petits cris bizarres, à la fin, celui en jogging ne voulait pas que Carole s'arrête de jouer, il voulait qu'elle continue sur les accords, il commença à improviser, les rimes coulaient à flot, ses paroles étaient accompagnées par la houle de la Seine, par le rire des touristes à bord des péniches restaurants qui passaient le long des quais. Les mots moches devenaient de jolies phrases, avec des choses amusantes.

Il fallu partir, nous allions louper le dernier RER.

            En traversant le pont, Carole fut interpeller par un garçon avec un manteau noir, grattant une guitare sur un banc, à côté de son ami au manteau de cuir. Il nous demanda de jouer quelque chose. Au début, je ne voulais pas rater le RER car après plus de bus, rentrer à pied, galérer. Et puis, je me suis assise, au pire on prend le noctilien. Nous nous sommes assises devant eux, pour pouvoir les écouter. Ils devaient s'accorder. L'ami à la veste de cuir lui dit donne je vais l'accorder ah non t'es pianiste toi! Depuis quand les pianistes ne savent pas accorder une guitare?
Carole entonna au Clair de La Lune, je suis sur une dune sans tune, et le brun guitariste au manteau noir chatouillait ses cordes avec douceur, il faisait des petits arpèges à côté qui se mariaient parfaitement avec les mots de Carole. Après ça, nous voulions qu'ils nous jouent quelque chose à eux. Ils jouèrent d'abord un morceau mélancolique et triste, un garçon qui demande à la tristesse de partir de son coeur mais que malgré tout sans elle il ne sait plus qui il est. C'était le brun guitariste qui chantait, il souriait de toutes ses dents lorsqu'il chantait, il était beau. Celui à la veste de cuir chantait la deuxième voix. J'étais soufflée, embobinée. Une fois la chanson terminée, le charme ne retomba pas, il n'eut pas le temps. Ils se regardèrent, on fait Caminante? Le brun commença à jouer, l'ami à la veste en cuir à chanter, moi à trembler. Je le regardai, sans pouvoir décrocher mes yeux de sa bouche, de ses yeux verts brillants aussi forts que la lune, mes oreilles savouraient son petit accent espagnole susuré de sa voix suave et nuancée, comme un doux bonbon au caramel, cette douceur fondait sous mes tympans, un vrai régale, je devenais gourmande de sa voix, amoureuse de son regard, boulimique de sa bouche. Le brun chantait la deuxième voix, mon coeur s'écroula. C'était trop, des milliards de lampes de génies s'allumèrent dans mes yeux, je regardai Ana et Mag, oui, elle voyaient bien que j'étais sous le charme, un véritable envoûtement musicale, un charmeur de serpent pour fille. Celui ci n'avait pas de flûte, mais une voix, une voix. J'imaginai ses cordes vocales vibrer comme celle d'un violoncelle, un beau violoncelle brun espagnol. Lorsque la chanson fut terminée, je les ai applaudit, bouche bée, je devais avoir l'air stupide, avec la bouche ouverte, les yeux pleins de je veux me marier avec toi. Il y avait trop de vent sur le pont et la fanfare près de nous avec l'hélicon faisait trop de bruit. Si on descendait plus bas sur les quais, en bas nous prendrions moins le vent non? Nous avons descendu les marches, pour s'asseoir sur le petit rebord. Carole et le brun au manteau noir échangèrent de guitare, il lui montra le rythme de base du Jazz Manouche, car oui, il était professionnel, et son ami à la veste de cuir était pianiste jazzman. Nous n'osions plus rien chanter, le ridicule ne tue pourtant pas. Il joua les accords de flamenco et d'un coup, nos voix partirent, très loin, très haut, comme s'il venait avec ces quelques accords de lever la porte devant le taureau dans les grandes corridas, les grandes férias, nos voix n'attendaient que ça, partir haut et se laisser aller. Le Comandante Che Guevarra résonnait sur le quai, nous étions seul. Le pianiste eût tout d'un coup une voix rauque, une de ces voix qui sort du fond des entrailles des hommes, que les basses à barbes ont à la chorale le Jeudi soir en répèt. Je ne savais plus quoi faire, complètement démunie de tout moyens, je ne savais plus parler, plus chanter, je voulais montrer ce que je savais faire mais impossible, paralisée des cordes vocales, du diaphragme. Une demi heure plus tard, la mère de Carole nous pris à St Paul pour rentrer en voiture. Je ne leur ai même pas demandé leur prénom, son prénom à l'ami à la veste en cuir, le pianiste jazzman aux yeux vers brillants. Tout ce que je fus capable d'obtenir, c'est leur myspace.

               Il était une heure et demi du matin, ils allaient boire un verre dans un bar à St Michel, j'aurais dû leur dire: Je viens avec vous, je veux vous écouter chanter, ce soir c'est mon anniversaire, Joue encore pour moi s'il te plait.





Vendredi 19 septembre 2008 à 15:13


Toute la journée, à partir de la veille même, mon portable vibrait, quelqu'un qui pensait à moi, à me souhaiter un joyeux anniversaire et tout pleins de bonheur. C'est bizarre cette chose de souhaiter tout pleins de bonheur juste le jour de l'anniversaire et du nouvel an. On devrait souhaiter tous les jours aux gens que l'on aime que leur vie soit pleines de surprises, de moments surprenants et incroyables, qu'ils se remplissent les yeux de petites lampes de génie tous les jours, que ça leur réchauffe le coeur. Je suis rentrée après la chorale à la maison. J'avais froid, j'étais contente d'avoir un peu retravaillé ma voix avant l'audition de Mardi matin à Clignancourt, et d'avoir commencé à travailler le Requiem de Verdi, cette pièce est une véritable merveille, tout pleins de lampes de génie dans la voix qui illumineront le publique en Mars. Je revenais alors guillerette, avec mon portable complètement déchargé. Je branchai le petit cable en me disant peut être qu'entre temps quelqu'un a encore pensé à moi. Je me démaquillai quand mon portable vibra. Quelqu'un, numéro inconnu, a tenté de m'appeller deux fois et m'a laissé un message. Qui est-ce? J'écoute. Hola Cumpita, queremos decirte un feliz cumpleaños, te extraño mucho, y quisieramos que seas aqui para tomar peceras en el Dali! Je reste scotchée, sans y croire, sans pouvoir me dire que la petite voix qui sortait du téléphone, c'était Shirley Violeta et Alan, un appel qui venait de l'autre bout de la terre, juste pour moi, pour mon anniversaire. Sa voix me transporte là un quart de seconde, elle me dit même l'heure qu'il est à Cochabamba, seis y media de la tarde, je ùe retrouve derrière la maison d'Alan dans le petit jardin à danser sur du Reggaetton et à boire leurs petits coktails. Ou bien le dernier soir, devant la Casa, quand je parlai à Shirley et que je vis au coin de ses petits yeux noisettes de brésilienne une petite lampe briller qui disait qu'elle était heureuse d'être là, avec nous, mais triste que l'on parte, que notre avion nous arrache de la Bolivie à 8h30. Ils m'ont fait un cadeau que je n'espérais pas, El Alan te quiere mucho, nosotras tambien, los extraño, Adios amiga.
Je veux les revoir.






Mercredi 17 septembre 2008 à 1:07






En arrivant à Potosi, à 6h30 du matin, c'était comme dans Astérix et Obélix mission Cléopâtre quand Numérobis arrive en Gaulle, il faisait au moins moins huit mille. Déja la nuit, lors de la pause pipi d'une heure du matin au milieu de nul part, j'avais sentie que l'air se rafraîchissait lentement. Tout était différent, lnous portions nos ponchos, nos bonnets, nos écharpes, tout pour ne pas frôler l'hypothermie.La température, la population, les maisons, les couleurs, le graphisme de la ville étaient très différent de celui de Cochabamba, les rues montaient, descendaient, comme de grosses vagues par tempêtes à Oléron sur lesquelles de petites maisons sont endormis sur le sommet. Tout est pareil, exceptées les montagnes. Elles sont partout, hautes, petites, pointues, rondes. Hugo m'avait appris à différencier les vieilles des petites jeunes. Si elles étaient rondes, il s'agissait alors de vieilles madames et si elles étaient jeunes, elles étaient toutes pointues. Dans le 4x4 durant le treck de trois jours dans le Salar, je regardais toujours les montagnes, en me disant que j'aimerai un jour monter tout en haut d'une jeune, sur le petit pic de sa jeunesse, et écouter le silence.


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