Jeudi 13 mars 2008 à 17:53



Près de moi, debout dans l'autobus, une fille parle avec une autre.
Aucun sens de la critique, aucune culture général, aucun analyse philosophique du sujet.
Olala il a dû être trop vexé, surtout lui quoiii
Ah, il n'y a pas que moi qui tombe sur des profs de philo tyranniques.
Demain, c'est test de musique à Malsherbes.
J'ai les genoux qui claquent rien qu'à y penser. Je n'ai pas pointé le bout de mon nez
depuis fort longtemps en cours de solfège et j'appréhende la dictée à deux voix...
Mais, pas de panique, on va rester zen et se faire un lavage de cerveau avec de la philo.
J'ai presque fini les Brooklyn folles, plus que 5 ou 6 pages, le style de l'auteur est remarquable,
les personnages sont attachants, même si parfois son vocabulaire est un peu cru,
le tout reste léger et terriblement irrésistible. Forcement, c'est plus simple à lire en français.






Mercredi 12 mars 2008 à 15:06




Quelques notes accompagnent la fumée dans la cheminée, nous sommes dans une maison
chantante avec des murs blancs et rouges. Le feu fait un bruit aigu qui racle le fond des
oreilles. Thomas et Carole jouent de la guitare, assit dans le canapé blanc sans forme. Dimitri
souffle dans le bâton de bois sculpté pour que les flammes ne cessent jamais de grandir.
L'ambiance est chaleureuse, Thomas gratte sur ses cordes des notes que je connais par coeur,
celle qui me rappelle toute une année, un garçon, une histoire. Partout où je vais, je croise
cette chanson, elle me suit comme pour me rappeler que je ne peux oublier cette période de
ma vie, vieux chewing gum collé sur la semelle de ma chaussure. Je ne veux pas oublier, juste
moins avoir le coeur comme un champ de bataille. Les cheveux blonds de Carole s'agitent au
rythme de sa voix, des petites lumières scintillent dans ses yeux, elle a l'air bien, c'est un chouette
et chaud soleil cette fille. Ses grosses boucles blondes font une jolie ronde autour de son visage
ovale. Elle porte un pull orange, elle ressemble encore plus à un soleil.
Hier, nous avons fait une ballade sur la plage dans la nuit. Les lumières de St Malo éclairaient
le ciel sombre, un halo rose et violet flotte au dessus de la ville. Des catamarans dormaient sur
le sable frais  près des petites dunes de hautes herbes. Des toiles cirées étaient tendues entre les
coques avec des cordes. Le ciel n'était pas vraiment dégagé mais il faisait doux, un petit vent
humide et léger nous caressait le visage. Brise du soir. On s'est allongé, fermant les yeux,
imaginant le clapotis des vagues sous le petit bateau, tanguer selon la houle. Je me demandai
ce qu'il y avait derrière les nuages, derrière le soleil, derrière ce noir épais de la première nuit
de Mars. Je me suis sentie en été, comme un premier soir sur la plage, la redécouverte d'un
endroit vu et revu. Je ressenti l'émotion de la première fois, un peu nonchalante, avancer
timidement, et finalement, ce n'est pas inconnu. Je me suis sentie libre comme l'air.




Mardi 11 mars 2008 à 17:33

On est d'accord, je savais que mon travail ne valait rien. Mais de là m'agresser par écrit...
J'ai toujours un gros coup de moule au exam'
J'espère en avoir Vendredi au test pour la Sorbonne en musico.
Révisons le solfège!



Lundi 10 mars 2008 à 22:30





Ils rentrent tous du travail, tout en haut des tours illuminées de la Défense. Costard, cravate,
petite mallette, ordinateur portable en bandoulière. Lunettes noires carrées Dolce Gabbana?
Le type en face de moi a un blouson g-star noir, petit trench d'homme brun ténébreux au
regard troublant qui rentre du boulot. Metro-boulot-dodo? Je ne sais pas à quoi pensent
tout ces gens. Et cette femme asiatique adossée à la paroi métallique jaune du RER. Elle
pense peut être à son petit bébé grandissant dans son ventre bombé. Elle a un sac vert,
des portés et des notes de musique sont dessinées. Elles dansent sur le tissu, c'est plutôt
jolie et en bas du sac, sous l'amas de musique silencieux, il y a une signature: Mozart.
J'aimerai lui demander si il existe en Chopin ou Liszt mais elle descend à Châtelet, ce
sac restera un mystère. Je découvre alors derrière un homme blond, le dos courbé, il
semble porter le poids du monde sur ses maigres épaules. Il tient un bouquet de jonquilles
dans les mains, il a une alliance à l'annulaire gauche, marié? Fiancé? Il a un sourire greffé
sur son visage, comme si il ressortait du paradis pour en rentrer dans un encore plus doux
et délicat, une grande pièce remplie de coton, dans laquelle il peut s'abandonner dans les
bras de Morphée ou jouer à l'amour avec sa femme. Il descend à Gare de Lyon. Un couple
de vieux discute près de moi, j'écoute Jimi Hendrix pour avoir bonne conscience. L'homme
a le crâne dégarni, le peu de cheveux qu'il a sont hirsutes, il doit surement sortir de la tempête
qui rugit dehors ou bien il a oublié de se coiffer ce matin. Il a une grosse bosse qui lui déforme
le front et ses sourcils sont en bataille, comme s'ils venaient de faire la guerre. Mais les sourcils
des vieux messieurs sont souvent  en conflit. Je me sens lourde et lasse au milieu de cette
masse parisienne. Il fait nuit, le soleil s'endort de plus en plus tard, j'aime sentir que le
printemps approche et que les bourgeons en éclosions sont de plus en plus colorés par
la rosée du matin, touche raffinée de notre bonne vieille terre. Je vais dormir tôt ce soir,
bonne journée, fatiguante, agréable, et puis reprise.
"8/8 Excellent!"


Dimanche 9 mars 2008 à 3:28



c'est étrange de revenir dans Paris et de voir des gens de mon âge, de revoir la Seine qui coule
inlassablement sous les ponts, qui accueille tous les soirs ce même reflet éclatant de la grande
Dame de Fer qui scintille dès la tombée de la nuit en plein coeur de Paris. en bretagne il y avait beaucoup de vieilles personnes qui voulaient qu'on se taise après 21h. alors parfois on sortait
jusqu'à la pointe de la falaise où personne ne nous entendait même si l'on criait aussi fort que le sifflement d'une bûche humide qui brûle au contact des barres en métal de la cheminée. on voyait
les lumières de St Malo éclairer le ciel, et donner une touche violâtre à la mer. j'aimais aussi nos
petits pouces levés vers le ciel pour demander de l'aide aux bretons pour nous aider à mettre un
peu d'énergie dans la batterie de la bonne vieille voiture qui toussait toujours avant de démarrer. le
ciel en bretagne est plutôt étrange, je dirai même qu'il n'en fait qu'à sa tête, un coup derrière la
grisaille, il roupille en silence sous un nuage, un coup  bruyant en plein milieu d'un ciel bleu
lumineux qui fait briller les petits grains de sable mouillés. dès que l'on rentrait de ballade ou que
l'on sortait du froid glacial, que l'on s'arrachait des mains du vent qui se jouait de nous, les garçons allumaient un feu chaleureux et confortable auprès duquel nous pouvions lire, nous réchauffer,
chanter et appuyer sur le petit bouton pause de notre esprit pour pouvoir réellement se sentir en vacances. c'est une bonne sensation que de voir la mer en plein milieu de l'année, d'entendre thomas crier elle est gelée! quand il se jette dans les vagues de Mars du bord de la bretagne, dans l'écume timide d'une fin d'hiver. ça va me manquer les casses croûtes nocturnes au bord de la cheminée, le
petit carré de chocolat coincé entre l'index et le majeur, qui coule et fond lentement sous le
crépitement des flammes joyeuses et brûlantes. il y a des vacances que l'on voudrait vivre
toute sa vie. mais les vacances sont faites pour être courtes et fortes, pour toujours retrouver
ce même plaisir en revenant pieds nus sur le sable froid et imprégné d'eau de mer de la bretagne quelques mois, années plus tard .* Ici la musique du matin sur laquelle Thom arrivait
tout sourire dès le matin. c'est chouette les petits soleils frère/soeur dès le matin.





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