Mardi 19 février 2008 à 14:43



Je suis en week end en milieu de semaine.
J'ai pleins de vaccins à faire tout à l'heure.
J'ai peur que mon bras gonfle comme un ballon de baudruche.
J'ai peur d'avoir mal. Je suis qu'une trouillarde.
J'aime pas être méchante et regretter après.
Mais ici c'est pire que le regret, il faudrait
oublier, ou que je me cache dans un petit
trou de souris et ne pas en sortir.
Excuse moi s'il te plait.
Un peu de Boris Vian pour adoucir la journée.
S'il pleuvait des larmes Lorsque meurt un amour
S'il pleuvait des larmes Lorsque des coeurs sont lourds.
Sur la terre entière Pendant 40 jours
Des larmes amères engloutiraient les tours.
S'il pleuvait des larmes Lorsque meurt un enfant
S'il pleuvait des larmes Au rire des méchants
sur la terre entière En flots gris et glacés
Des larmes amères Rouleraient le passé.
S'il pleuvait des larmes Quand on tue des coeurs purs
S'il pleuvait des larmes Quand on crève sous les murs
Sur la terre entière Il y aurait le déluge
Des larmes amères Des coupables et des juges.
S'il pleuvait des larmes Chaque fois que la mort
Brandissant ses armes Fait sauter les décors
Sur la terre entière Il n'y aurait plus rien
Qu'les larmes amères Des deuils et du destin.








Lundi 18 février 2008 à 23:40

   







        P
aris et ses ambulances qui retentissent. Paris et son soleil hivernal et timide qui brille faiblement au dessus des immeubles. Le métro aérien. C'est Lundi matin, il y a moins de monde qu'un Dimanche soir. Il est quasiment vide quand il émerge de Place d'Italie. Paris est déja réveillé depuis longtemps. J'aime être à Paris le matin, sentir les effluves de la boulangerie qui remontent jusqu'à mes narines. Paris ne change pas en quatre jours et trois nuits. Je sais que ce matin il y a quelqu'un de bonne humeur dans le métro 6. Une fille avec des cheveux courts, elle est blonde, je crois voir qu'elle a de petits yeux bleus, à cause de la fatigue sans doute. Elle est prêt de la fenêtre, elle regarde au dehors, le ciel, les pigeons, la fumée des usines, la BNF entre Quai de la gare et Bercy. Une écharpe blanche est nouée autour de son cou, elle est pâle mais n'a pas le teint fade. Elle a le visage de quelqu'un de serein, d'amoureux. Elle semble concentrée, elle écrit quelque chose sur son portable, j'aimerais savoir quoi. Des mots d'amour? D'amitié? Des mots de poésie, de tristesse? Le Lundi matin, ce n'est pas un jour de tristesse mais un jour de bonjour! et d'odeur de croissant chaud sous le bout des doigts. Tout est passé si vite. Comme chaque fois. Nous sommes allés dans la forêt, avec plus de ciel bleu et de feuilles bourgeonnantes aux pointes des branches que l'an passé. Il y avait encore le gros tronc allongé sur le sol boueux. C'est comme si cette forêt avait une odeur différente des autres. Pourtant, toutes les forêts se ressemblent. Il y a des arbres, beaucoup, parfois les racines se font l'amour, les oiseaux chantent sur les branches, une douce brise chatouille notre gorge. Dans la forêt, des feuilles jonchent le sol, des champignons poussent, de la mousse s'accumule sur l'écorce des carcasses d'arbres assoupis, des souches périssent sous les feuilles mortes. Mais cette forêt, cette odeur d'humidité délicate, d'avant et de maintenant, celle ci est différente. C'est la notre.  Il y a des chemins qui montent, qui descendent, de grandes avenues bordées par un fossé de chaque côté, de petites ruelles dessinées par les chasseurs. Notre forêt est en bas. Il faut descendre la cote,  longer le chemin de fer, passer les maisons en briques rouges, marcher sur le chemin de gravier, passer le champ des vaches et l'enclos des chevaux. Notre forêt commence ici, sous l'ombre des chênes. Les grands boulevards de terre deviennent petits, de minuscules allées pleines de gadoues. Le gros tronc devient le divan de toute les fantaisie, les gazouillis stridents des moineaux se transforment en vibrato délicat d'un violon.




Dimanche 17 février 2008 à 14:35




Vendredi 15 février 2008 à 13:20

Je pars bientôt, c'est chouette de prendre son temps pour se faire toute belle,
encore plus qu'on ne peut l'être d'habitude.
J'aime être une fille.

Jeudi 14 février 2008 à 22:39





Il y a pleins de garçons avec des bouquets de fleurs, des boites de bijouterie dans
de jolies sacs en papier rouges enrubannés. Ils sont dans le bus, dans le RER, en train
d'attendre devant la boulangerie. Ma Saint Valentin à moi c'est demain, avec mon chapeau
bleu sur la tête, quand les trois heures de train se seront écoulées et qu'il fera nuit sur
le quai de la gare. Dan le cou, j'ai les cheveux aussi court qu'un garçon et je ne peux plus
tourner de longues mèches de cheveux entre mes doigts. Je joue juste avec mon stylo
bic et mes crayons de couleur en Géographie. Hier chez le coiffeur, il y avait une petite
fille qui ressemblait à une poupée russe. Elle avait de grosses joues roses, car il faisait
très chaud dans le salon, chaud comme sur la plage à Cuba. Elle avait une frange toute
droite, aussi droite que ma règle, qui lui chatouillait le front. Elle slalomait entre les jambes
des coiffeuses en mangeant un gâteau rond avec du chocolat à l'intérieur. J'ai passé tellement
de temps sous la douche l'autre jour que ma peau était aussi rouge que les joues de la petite
poupée russe d'hier.




<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Page suivante >>

Créer un podcast