Vendredi 4 janvier 2008 à 14:23


Il ne pleut plus mais il fait toujours frais (tiens pas froid juste pour toi Maud!) j'aimais la lumière rougeâtre qui règnait dans la pièce ce matin, cette lumière n'est pas agressive, elle est douce, elle a caressé mon réveil lentement, et m'a encouragé à ouvrir les yeux délicatement, sans que je les referme tout de suite. J'étais comme dans un rêve éveillé, seulement grâce à ce rouge opaque et délicat qui enveloppait l'atmosphère. Je me suis retournée, enroulée dans la couette blanche douillette. J'aimerai prendre mon temps de cette manière tous les matins. Ce soir, je suis au Mans, je veux me lover dans un je t'aime aussi amoureuse que les couples heureux.



Jeudi 3 janvier 2008 à 15:47

 il pleut, c'est assez malheureux, il fait froid aussi, j'ai beaucoup dormi cette nuit. J'ai mal aux yeux, je suis au Mans demain en fin d'après midi. Et Dimanche je suis à Paris. Lundi, je suis en espagnol à 9h. Je ne veux pas que les vacances se terminent, tout est allé trop vite.

Mercredi 2 janvier 2008 à 3:03




Peut être car je vais prendre le train, dans quelques heures, dans 7h et 13 minutes, ça me flanque la trouille, ça me fait claquer des genoux, car je n'ai pas été dans une gare depuis longtemps, j'ai même oublié la dernière fois, pourquoi? Quand? Pour qui? Oh tout ça n'est plus importance. J'ai juste une peur bleu de retrouver cette gare là, je ne sais pas qui va m'attendre, comment va-t-on m'attendre. Sur le quai? Dans le hall? Je reste là, un peu comme si mes jambes étaient des chamallows grillés, tremblotantes, sans savoir ce que je vais faire de ma nuit. J'ai lu 6 chapitre de Baiser de Cinéma de Fottorino, je veux garder  de la Mayliss Rousse pour demain près de la fenêtre, essayer de m'inprégner de l'histoire tout en regardant les vaches, les arbres, les longues et grandes étendues d'herbes qui peuplent la France, les petits ruisseaux qui coulent, entre deux petites pierres, tout en dessinant les courbes gracieuses des galets pertubant le ruisselement paisible de ce mini fleuve. Dis toi qu'au bout, il y a la mer! Je sais que dans 5h et 30 minutes je suis levée, je ne sais pas ce que je vais faire, peut être lire Roméo et Juliette, ou les folies de Brooklyn, ça pourrait bien m'endormir. Ou alors rêver devant De battre mon coeur s'est arrêté pour la énième fois...
Je vais me retrouver d'abord dans le RER. Neuilly Plaisance. Val de Fontenay. Vincennes. Nation. Souvent je reste debout, je ne peux pas aller m'asseoir avec toutes mes affaires. Alors je m'appuie contre la porte, et je trouve le temps long, surtout entre Val de Fontenay et Vincennes. Je descends vite du train à Nation et je cours presquevers la ligne 6. Je marche ma valise est lourde à l'heure où je vous écris ça, elle est éventrée là sur ma chaise. Je marche dans le long couloir, je suis les flèches, mais je pourrais faire ce chemin les yeux bandés, je crois que je ne me tromperais même pas. Je ne prends pas ce risque. J'avance, les tourniquets, la carte, bip, je monte les escalators, une marche, puis une deuxième et je me stop. Jamais plus. Cet escalator est long et haut, je regarde toujours l'heure à cet endroit précis car je veux voir combien de temps il me reste pour aller jusqu'à Montparnasse. Je me dis toujours oh 35 minutes je vais pas avoir mon traiiin! Et puis je m'asseois aux places en carré, souvent à droite. Contre la fenêtre. Je calle ma valise sous les sièges pour ne gêner personne et laisse tomber ma tête contre le pléxiglace, les yeux fermés. Mais je ne sais jamais dans quel sens va partir le metro, parfois devant, parfois derrière, alors je change de place selon le mouvement, car je n'aime pas être dans le mauvais sens. J'écoute de la musique. Un truc doux pour me calmer. Je regarde toutes les deux stations ma montre. Le metro émerge à Bel-Air. Je sors mes lunettes de soleil, si il se pointe, pour ne pas avoir mal. Le metro se rendort sous la terre, pour enfin retrouver le ciel après Bercy. Ah Bercy... Mon regard ne se décolle plus de ce ciel parisien, tantôt bleu, tantôt gris ou même blanc. Une fois, c'était presque noir, comme si il y avait du goudron dans l'air. Je tâte ma montre rapidement, ne sois pas nerveuse, tu l'auras ton train tu ne l'as jamais raté! Je m'écoute et je mets Camille. 1 2 3, c'était mieux  toute seule, sans compte à régler puis deux de perdus, 10 de retrouver... Je n'ai perdu personne. Je me sens observé, ou bien quelqu'un ressent pareil que moi, Je fais taire Camille et là, seule Chopin peut me rassurer. Son nocturne Opus 48 est un petit chuchotement qui me dit oui, toi non plus tu ne rateras pas ton train!N'ais pas peur... Le do résonne, le sol, le do, le la bémol. Toutes ces notes grondent, toutes plus inquiétantes les unes que les autres mais elles promettent un avenir ponctuel. J'arrive enfin à Montparnasse. Il est 20. J'ai 10 minutes. Je vois des gens courir , j'aurais mon train, j'arriverais là bas à l'heure, la peur au ventre.



Mardi 1er janvier 2008 à 18:18




Quelques fraises Tagada dans une bolinette, des Shokobons, des petites bouteilles de coca en gelatine dans un ramequin, des chips, ou encore des Pringles dans un saladier sont éparpillés sur la table basse du salon. Plusieurs filles que je ne connais pas discutent sur le canapé, picorent. Je m'asseois, sans vouloir déranger personne. Carole raconte son ski dans les Alpes et je raconte ma vie à Clélia, la modiste future styliste d'1m81 sur talons aiguilles. J'étais heureuse de pouvoir parler à une fille de ma taille et de pouvoir la regarder dans les yeux sans me faire un torticoli. La musique est assez forte, et le bouchon de champagne cogne le plafond avant minuit. Rémi inonde la nape, un autre garçon renverse son verre de vin, Rémi essuie le vin rosé en dansant accroupi avec l'éponge à la main. Minuit apparaît sur nos portables, parfois en décallé. On hurle dans le jardin de Lucille, la musique tambourine, le froid ne nous atteind même pas, chacun essaye de capter le réseau, on se saute au cou, on fait peter les bouchons de champagne, on boit à la bouteille. On chante, on danse, on missione dans la rue pour trouver des feuilles, Lucille sort dans la rue, court jusqu'au RER en laissant sa maison seule avec dedans les bouteilles vides qui roulent sur le sol, les gens échoués sur les canapés, les papiers de Shokobons sur la table, la cuisine transformé en aquarium avec la pizza éventrée entre les cartons d'emballages de brownies. On dit bonne année à tous les gens que l'on croise, un s'asseoit sur les tourniquet du RER, en attendant qu'il y ait plus de monde pour trouver des feuilles. Personne. On retourne vers chez Lucille dépité, l'année 2008 commence mal. Nous ne sommes plus que 5, dans l'aquarium. Carole joue de la guitare, nous chantons, les esprits se calment, sauf Lucille qui aimerait savoir comment ça se passe là. Les cigarettes déscendent vite, en 2008 j'arrête de fumer.








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