Je vais prendre le train, et la gare sera remplie, les metros aussi, par des usagers excédés par cette foutue grève, tout rouge de colère, avec de la fumée qui sort de la bouche et des oreilles, je vais arriver là bas, je vais me dire oh mais tiens c'est fini en fait.
Après je vais surement ne pas me coucher très tôt, je vais discuter longtemps et tiens un billard ça serait bien. Mais je crois que la bataille pour avoir un bus, un RER, un metro, un TER sera fatale.
J'ai les mains froides, je vais surement mal jouer au piano tout à l'heure, elles ne s'articulent plus vraiment bien. Je ressents, j'entends encore quelques relents de cette soirée, juste avec du vent, et des photos flous, qui rendent pas si mal. Dans le métro, nous étions plutôt silencieuses, je ne sais jamais comment trouver les mots pour essuyer une petite égratinure, j'ai toujours peur de dire l'inverse de ce que la personne doit entendre pour aller mieux.
Alors, j'offre l'épaule, un pain au chocolat, une ballade, une chanson, une présence, une oreille attentive. L'amitié, c'est parfois un panier remplie de chose inutiles pour tous les jours, mais bien utiles une fois. ça remplace un peu, c'est bon le chocolat et ça console toujours. Excuse moi parfois de ne pas être parfois à la hauteur.