Mercredi 21 novembre 2007 à 20:50




J'ai passé l'équivalent d'un Paris-Le mans en voiture cette après midi, j'ai les jambes engourdies, comme si on m'avait mis des sacs de sable sur ls genoux, toute l'après midi. On me les enlève, le sable est rentré dans mes genoux, je ne peux presque plus bouger. Elles semblent peser 500kg chacunes, je peine à lever mes pieds et avancer convenablement. Mes bras me tirent, surtout sous la poitrine, j'ai des courbatures sous les bras, dans les cuisses, et dans la tête à force de réfléchir pour savoir comment on dit en anglais le père du fiston chassait le bison, mais c'est un secret. et puis la peur de louper le DST de Philo. C'est con mais coef 7 ça fait peur.

Mardi 20 novembre 2007 à 21:28




Faire du vélo sous la pluie, c'est rafraichissant et humide. On est mouillé de l'extérieur,
et aussi à l'intérieur, sous les bras,  parfois dans le cou, sous les cheveux, juste à la
racine, parfois quelques gouttes s'immicent entre les cheveux, sur le petit creux au
début du cou, ce qu'il faut tenir quand on a un bébé tout fragile dans les bras. Mais
c'est aussi mouillé sur mes cheveux, sur pleins de mèches, une averse me poursuit,
alors je pédale plus vite en essayant de lui échapper. Comme dans les dessins animés,
un petit nuage gris me suit et me pleut dessus. Je me cachais sous mon bonnet de laine
noire, car j'avais froid aux oreilles, les phares des voitures m'empêchaient de bien voir et
zigzagais sur la voie pour bus. Ma dinamo ne marche plus, alors j'imaginais la route, à force
je la connais.

Lundi 19 novembre 2007 à 22:17




Elles arrêtent tout, la philo, le droit, le théâtre et décident de se consacrer aux pirouettes, aux déboulés et à ce fouétté, le tour en attitude avec la tête qui balance entre les épaules, le cou si joliement courbé. J'aime sa maison aux couleurs chaudes, je sais que son miroir est beau, et que notre reflet l'est toujours. Il a de petites tâches de rousseurs, la rouille s'est glissée entre le bois sculpté et le miroir. J'aime ce miroir, je crois que j'aimerai le prendre en photo, aussi le bureau, avec tous les stylos et les papiers post it et autres du réalsateur. Le canapé est beige, profond, on pourrait y dormir des heures, les jambes étendues comme un bébé endormi sur une petite couette. J'avais regardé Moulin rouge dans ce canapé une fois, j'avais pleuré, et une goutte de larme avait taché le canapé crème. Sur son frigo à deux portes sont émentées des photos d'elle et ses soeurs, avec des mèches de cheveux qui barrent leur visage parfois, un sourire est agrafé sur le visage d'Olivia, je dirai plutôt un rire, ses mains sont suspendu en l'air, elle explique quelque chose en riant, j'imagine quoi, encore une anecdote où elle va montrer ses dents alignées. J'entends, à travers le bout de vie photographié, son rire, son ahahah, à l'image de minis clochettes qui s'envolent, et tintinnabulent indéfiniment.


Dimanche 18 novembre 2007 à 19:44




Les passagers se croisent sur le quai, lancent leurs valises pour pouvoir se nicher
dans un petit trou et faire partie du voyage. Une mamie saute dans le train, sa fille
lui jette sa valise, les portes se ferment. Je m'asseois sur le marche pied, avec
un toute petite place pour mes fesses. Je pose la tête sur mon gros sac, j'écris
 sur mon cahier d'essai, la vieille reste debout, elle est petite et tassée, son dos
est courbé, ses mains tremblotent, elle raconte d'une une voix chevrotante qu'elle
n'a jamais vu autant de monde dans le train depuis 1943, quand elle allait rejoindre
son mari dans le Cantal, alors qu'elle travaillait comme infirmière sur Paris. Dans le
train, il y avait des matelots, et des jeunes guerriers qui partaient jouer à la chair à canon.
Ils se rejoingnaient sur le quai, et il l'appelait ma petite poupée. Aucune des femmes
assises sur les trapontins ne lui a laissé sa place, elle claquait des genoux. J'imagine
les retrouvailles de gens de 1943, l'infirmière avec sa coiffe et le matelot, avec son
bonnet et son pompom rouge. On sent de la mélancolie dans sa voix, mais pas la
mélancolie qui veut dire je suis triste, c'est de la mélancolie qui dit j'étais heureuse,
et je le suis toujours. Elle est collé contre la vitre qui sépare le petit patio au
compartiment, son dos la fait souffrir, car elle se tortille dans tous les sens.
J'aime bien kes histoires mélancoliques heureuses des mémies dans le train.



Jeudi 15 novembre 2007 à 18:06


Je n'ai même pas froid, la fraîcheur de l'air ne m'atteint pas vraiment. La nature meurt, elle tombe, s'enfonce dans le sol. On lui marche dessus, la tuer plus rapidement. La nature est belle, Mère. Mère nature, elle nous donne, nous offre. Ne croque pas dans la pomme, c'est un mensonge, le fruit est pourri. Il rend l'homme pédant et curieux. Sois prudent. Par terre, sur le sol, les feuilles se craquellent, nous les écrasons. La valse du vent commence. Les passants referment bien leur caban, quelques grandes mères sortent leur parapluie, car quelques gouttes tombent des arbres. Je me niche sous un porche et je regarde le spectacle. Les arbres frémissent, les passants marchent un peu plus vite et s'engouffrent dans le métro. La chaleur sous terraine les envahit. Une odeur étrange règne dans ces couloirs interminables. Elles rebutent certains touristes, qui confondent pollution et mauvaises aérations. Certains ne retiennent que ça et la Tour Eiffel. Mais Paris ne s'arrête pas à cette limite grossière, Paris va plus loin, pousse les barrières de l'interdit et s'autorise des fantaisies jusque là inexplorées. Paris est avide de nouveauté, Paris a soif, Paris est beau, et veut le rester. La nature, les parcs, le Luxembourg. Il ferme tôt en hiver. L'été, on s'y ballade, dans les petites allées poussiéreuses, on s'asseoit sur les bancs chauds, il y a même du sable parfois dessus, on l'enlève avec la main, qui balaye ça, ça gratte un peu la paume.

Les cafés sont remplis de gens qui, assis aux terrasses, sont les spectateurs d'un bal. Certains écrivent, ils s'inspirent de la foule. Ils s'enivrent de cette bourrasque, de ce flux continue qui monte, descend, suit, devant, derrière. Les âmes se croisent, de vrais courants d'air, elles s'emmêlent parfois, au point de faire de gros sacs de noeuds. D'autres, assis dans le froid, trouvent le courage de sortir leur main et de dessiner, de faire des croquis. Cette femme, là, assise tout au fond, dans le coin, qui sirote un diabolo. Ou bien ces deux jeunes filles qui discutent, l'une photographie la goutte de café qui a coulé de la tasse, l'autre lui raconte ses petites histoires de garçons, qui se cachent toujours, qui le suivent puis la fuient. L'homme à côté de la rambarde écrit dans un petit cahier rouge, qui semble usé, décoloré par un nombre d'année inconnu. Son écriture est petite, sérrée, comme s'il ne voulait pas relire après, ne plus se rappeler, oublier. Mais monsieur, c'est beau le passé, surtout quand on l'écrit ! Il est courbé, comme effrayé par quelque chose. Il porte une casquette de marin bleu marine, avec une vareuse rouge, comme son cahier, vieilli par le temps, peut être aussi par le sel de la mer. Il a de grosses mains ridées, avec des tâches de vieillesses. Sa barbe est blanche, on le croirait tout droit sorti d'un livre de Tintin, le capitaine Hadock en plus vieux.



 

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